mercredi 2 février 2011 depuis Paris où il était en visite d`Etat, donnent une idée de ce que pourraient être les conclusions de la médiation de l`Union africaine (UA) dans la crise ivoirienne. Le chef de l`Etat sud-africain, soulignons-le, est membre du panel de cinq chefs d`Etat mandatés par l`UA pour tenter de dénouer la crise poste-électorale ivoirienne. Mardi, Jacob Zuma avait entamé une visite d`Etat en France, qui s`est achevée hier jeudi. Deux dossiers africains qui fâchent (Libye et Côte d`Ivoire) ont du être la teneur des discussions politiques entre Nicolas Sarkozy et Jacob Zuma. A propos de la Côte d`Ivoire, la France et l`Afrique du Sud ne sont toujours pas sur la même longueur d`onde. Si pour Paris, Alassane Ouattara est le « président élu« de Côte d`Ivoire, pour Prétoria, il n`apparaît pas juste de « dire à Laurent Gbagbo de partir« du pouvoir sans vérification des faits pour avancer.
D`où la mise sur pied, fin janvier par l`UA, d`un panel de chefs d`Etat dont les conclusions de l`évaluation sont attendues dans ce mois de mars. L`Afrique du Sud, membre influent de ce panel, manœuvre pour avoir une haute main sur la médiation africaine. Le Panel « tente de trouver une solution de compromis », avait déclaré, début février, le ministre sud-africain adjoint aux Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim. Il avait indiqué que si l`organisation d`un nouveau scrutin en Côte d`Ivoire était improbable, l`alternative pourrait être un partage du pouvoir entre Gbagbo et Ouattara.
«L`un pourrait être président et l`autre vice-président pendant deux ans et ensuite ils alterneraient », avait suggéré le ministre sud-africain, interrogé au Cap. Des propositions qui avaient soulevé l`ire du camp Ouattara dont des partisans avaient hué le chef de l`Etat sud-africain à Abidjan. Jacob Zuma, lui, semble décidé à défendre jusqu`au bout l`idée d`un partage du pouvoir ou d`une reprise des élections en Côte d`Ivoire. En se fendant d`une déclaration sur Cnn depuis Paris, où il aurait réaffirmé sa position de ne pas voir Gbagbo quitter le pouvoir au profit d`Alassane Ouattara, Jacob Zuma entend certainement court-circuiter ses pairs du panel. Toutefois, selon le site de RFI, Jacob Zuma aurait évité, hier jeudi à Paris, de répondre aux questions sur la Côte d`Ivoire, bottant en touche et rappelant qu`il ne pouvait rien dire avant les conclusions du panel. «Comme vous le savez, nous sommes membres du panel de haut niveau… et il y a des discussions en cours en ce moment. Nous avons un groupe d`experts qui sont allés en Côte d`Ivoire, qui nous ont rendu compte. Ensuite nous sommes allés en Côte d`Ivoire, et nous devons nous réunir le 4 en Mauritanie. Vous comprendrez bien que, comme je suis membre de ce panel, je ne peux rien vous dire ici sans y être autorisé par le panel», a confié à RFI le président sud-africain. Le président français a, pour sa part, rappelé qu`il souhaitait le plein succès des médiateurs, mais que la France s`était alignée sur les positions onusiennes et africaines en reconnaissant la victoire d`Alassane Ouattara. «La France soutient le panel dont le président Zuma est membre et les efforts de ce panel pour trouver une solution politique…», a déclaré, pour sa part, le président français. Nicolas Sarkozy a laissé entrevoir, en effet, qu`une nouvelle décision de l`Union africaine sur la crise post-électorale ivoirienne pourrait être avalisée par Paris. Le panel des cinq chefs d`Etat, composé des Présidents Idriss Deby Itno (Tchad), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) se retrouve ce vendredi 4 mars 2011 pour une nouvelle réunion sur la crise ivoirienne. Une réunion de vérité au cours de laquelle le président Zuma aura certainement l`occasion de clarifier la déclaration qu`il aurait faite sur la chaîne CNN. Dans tous les cas, des « solutions contraignantes« pour Gbagbo et Ouattara sont attendues dans ce mois, afin de mettre fin à la crise post-électorale.
TRA BI Charles Lambert
Source : Abidjan.net le 04/03/2011