Des revendications des jeunes mauritaniens ont été brandies ce jour 25 février 2011. Changement de régime ou la réforme de ce dernier, telles sont les nouvelles requêtes.
Désormais, le monde arabe change avec une vitesse de croisière qui surprend. Les systèmes défaillants de ce monde tendront certainement vers la disparition, soit à travers le chaos, soit à travers un changement évolutif par le bas ou par le haut. En bref par la force ou par la raison, un changement se manifeste dans les rues des pays arabes.
Qu’on le veuille ou non face à la situation des crises économiques, la rareté des ressources, le chômage et la mondialisation via notamment les medias, les peuples aspirent à la liberté et à la justice sociale. Ceci dit, la séparation formelle des pouvoirs et la mise en place d’un système de gouvernance par le bas s’impose désormais avec acuité. C’est l’ère des systèmes performants acceptés et acceptables par tous et toutes.
Ici en Mauritanie, le système demeure celui de la personnification de la décision.
A cet égard, la classe moyenne source de développement est complètement écartée voire écrasée. Celle-ci n’est guère représentée spontanément au sein de partis.
La représentativité partisane reste souvent guidée, sans contraste, par l’esprit du clan.
Cette classe se trouve, pour ainsi dire, menacée par le monde tel qu’il est. Elle n’a plus, faute d’équité, les éléments nécessaires pour suivre le rythme de vie mondialisé.
L’écart entre les riches et les pauvres demeure un signe fort de cette situation alarmante. Les plus riches s’enrichissent, semble-t-il, bizarrement de plus en plus, quant aux pauvres ils s’appauvrissent amèrement.
Le risque est-il, par ailleurs, que les prochaines élections peuvent écarter l’opposition et restreindre le débat entre une majorité qui représente un système qui ne s’intéresse qu’aux postes politiques et aux nominations sans être guidée sérieusement par les intérêts de la population.
L’opposition elle-même est affaiblie par un mécanisme à la fois réactif et réactionnaire se matérialisant par la mise à l’ écart des intérêts du simple citoyen. Des opposants et membres de la société civile ont en grande partie un statut de bourgeois. Leur lutte n’est en apparence qu’une manière d’assurer un mode de vie particulier pour les leurs et pour eux mêmes.
Tel système socio- politique ne permet guère l’unification de la population par contre il tend à la désunir. Ce qui sert, évidement, l’intérêt d’une classe minoritaire dominante. Celle-ci tire profit en véhiculant un discours instrumentalisant les couches majoritaires et défavorisées.
Cela étant, dirigeants, décideurs, responsables, militants, leaders d’opinion (Président de la république, députés , hauts fonctionnaires de l’armée, hommes d’affaires, journalistes, universitaires etc.) sont les premiers à être soumis à la volonté du changement , à être des agents aux services de la nation et non le contraire.
Mohamed Fouad Barrada
Source : La Tribune via barrada.unblog.fr le 28/02/2011