Souleymane Kane de père sénégalais et de mère Française qui vit au Cameroun depuis 2 ans pour une action humanitaire, est titulaire d’un double passeport français et sénégalais, voulait entrer en Mauritanie par la voie terrestre en passant par le Maroc. C’est à partir du Royaume hachémite que son calvaire commença.
Il a eu tous les problèmes du monde. Tout a commencé par le cambriolage de sa Fourgonnette par des citoyens marocains en emportant son ordinateur portable et son téléphone portable et toutes ses adresses depuis 10 ans. Les auteurs de ce forfait ont aussi emporté dans leur butin son passeport sénégalais et des petites choses. Souleymane passera un mois au Maroc empêtré dans des multiples tracasseries même pour avoir le carburant pour sa voiture. Au Maroc, Souleymane ne savait pas que c’était juste le début de son supplice du nord africain. A la porte du territoire mauritanien en ce début d’année 2011, le franco-sénégalais était loin de se tirer d’affaires. Le poste frontalier mauritanien lui demanda de reprendre le chemin de retour sur Rabat (1700 km) pour le visa d’entrée en territoire mauritanien exigé à tous les ressortissants français. Avant de trouver la clé du sésame pour fouler le sol mauritanien Souleymane passera 3 semaines à la porte de la Mauritanie. Pendant ce séjour dans ce désert nord-ouest mauritanien, sa découverte de la manière de faire des hommes qui ont la sécurité de cette porte d’entrée en terre mauritanienne via le nord-ouest, lui laissa des souvenirs amers, dégoûtants et inoubliables. Le racket dans toutes ses formes, même muni du visa, les hommes en uniformes trouveront toujours le moyen de plumer les voyageurs. Souleymane témoin de plusieurs scenarios incroyables où le metteur en scène ne sont autres que les patrons des ces lieux lointain dans les confins de ce désert. Et raconte : « un couple et leur bébé d’une année me trouva à ce poste principale porte d’entrée en Mauritanie. La femme de nationalité française n’avait pas de visa. On essaya de l’isoler de son mari en demandant au mari de chercher à régler leur problème avec les policiers dans l’autre bâtiment. Dès son départ vers le lieu indiqué, l’homme qui reste avec sa femme lui proposa qu’il a la capacité de trouver une issue à leur problème mais seulement en contre partie la femme doit accepter de partager son lit avec lui. Devant le refus de la femme et l’impossibilité de trouver de solution par son mari, ce dernier finira par partir à Nouakchott pour faire le visa en laissant sa femme au poste de la police ». Et d’ajouter « je suis témoin de l’histoire de ce vieil homme âgé de 70 ans nommé Samba Diallo de nationalité mauritanienne, cardiaque qui est arrivé à la frontière avec une petite fille de 9 ans. Il a été retenu au poste et il a fallu l’intervention d’un homme politique qu’on dit être le sénateur de Nouadhibou pour que Samba et la petite fille aient à manger et une autorisation d’entrée an Mauritanie ». « Toutes ces petites histoires indignes des hommes qui se respectent et de surcroit représentant l’image d’un pays agréable et accueillant m’ont écœuré. Il faut souligner que moi-même muni d’une autorisation d’entrée en Mauritanie dûment signée par le ministère des Affaires Etrangères et de la coopération mauritanien, j’ai été obligé de payer 200 euro pour que la police me laisse fouler le sol mauritanien ». Pour la véracité des informations, il a donné les noms et les numéros de téléphone de plusieurs de ces bourreaux à notre rédaction et nous a confié le comment de la promotion du chef du poste frontalier qui était en service avant dans la ville de Nouadhibou. Souleymane, hagard et étourdi par ce qu’il venait de vivre, cherche toujours à comprendre ce à quoi il a assisté et vécu entre le Maroc et la Mauritanie. Après plusieurs voyages et de nombreux séjours en Afrique Souleymane est parti au Sénégal pour peut-être ne jamais revenir en Mauritanie en tout cas pas par la voie terrestre via le nord-ouest.
Thillo Dia
Source : Sahel Info
