« Etant donné notre géographie, cet accord renforcera la coopération entre nos armées et améliorera la stabilité le long de notre frontière commune » dit un communiqué diffusé par la télévision publique nigérienne. Les deux pays partageront des bases terrestres, aériennes et fluviales, ils échangeront des renseignements et effectueront des patrouilles et des manœuvres communes. Mais les deux pays signataires de l’accord qui semblent se désintéresser de l’etat-Major conjoint de Tamanrassett n’ont pas à notre connaissance engagés une quelconque opération contre les bases d’Al-Qaida dans le Sahara- Sahel, laissant la Mauritanie seule, faire le «sale boulot» et devenir la cible des vehicules piégées. Le Sahel a été ces dernières années le théâtre d’enlèvements d’étrangers et d’attaques contre les forces gouvernementales. Les puissances occidentales, notamment la France et les Etats-Unis, disent avoir renforcé leurs efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. Des observateurs estiment néanmoins que ces efforts ont été entravés par des rivalités régionales et un manque de coordination entre les pays. Ce manque de coordination est du au fait que certains pays veulent s’affranchir en matière de lutte contre le terrorisme de la dangereuse tutelle occidentale alors que d’autres pays restent subjugués par «l’homme blanc» considéré comme indispensable. La décolonisation des esprits pourrait encore prendre du temps, dit-on Les insurgés islamistes et les bandits avec lesquels ils coopèrent circulent librement à travers les vastes territoires désertiques qui s’étendent jusqu’en Algérie, au nord, et en Mauritanie, à l’ouest. Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) retient toujours en otages un groupe de sept étrangers, dont cinq Français, enlevés en septembre sur le site d’extraction d’uranium d’Arlit, dans le Nord du Niger. En janvier, deux Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, ont été tués lors d’un raid français après avoir été enlevés à Niamey.
Source : Tahalil Hebdo le 19/02/2011