Front de Lutte contre l’Esclavage, le Racisme et l’Exclusion (FLERE) : Communiqué

Depuis son  élection au mois de juillet 2009, le Général  Mohamed  Ould ABDEL AZIZ a décidé de suspendre l’établissement des pièces d’Etat civil.

 

Cette décision, appliquée par des agents particulièrement zélés,  a privé de nombreux enfants noirs (hratin, peul, soninké, wolof et bambara)  de pièces d’Etat civil – pourtant un droit pour tout citoyen.

Il est à noter que l’écrasante majorité des Négro-africains de retour après les déportations au Sénégal, n’ont toujours pas obtenu de papiers d’état civil. Ils sont réduits à être des réfugiés dans leur propre patrie. Que dire du parcours du combattant  quand les « citoyens » noirs de Mauritanie cherchent à obtenir un acte de naissance ou de mariage, une carte d’identité nationale ? Ils sont, malheureusement, obligés de corrompre chèrement les responsables affectés à ces services, de supporter des mois de va et vient et, malgré tout, de se retrouver avec des noms volontairement « arabisés » !

En effet, en prélude au prochain recensement à vocation d’Etat civil, une Agence Nationale de l’Etat Civile a été mise en place et dans sa composition, le racisme d’Etat et l’exclusion ont, encore une fois de plus, prévalu : sur douze (12) cadres devant gérer l’Agence au niveau national, on compte un seul noir et sur des centaines de futurs Agents recenseurs, les noirs représentent qu’environ 1%.

Il est intéressant de signaler que dans la fiche de recensement, les citoyens sont classés selon leur appartenance ethnolinguistique.  Ainsi, les Hratin seraient forcés à se déclarer arabes pendant que les Fulbé sont divisés en « peuls » et en « Haal pulaar ». Toute cette gymnastique mensongère n’est faite que pour aller dans le sens de faire croire au mensonge raciste selon lequel les Arabes sont majoritaires dans le pays en noyant la majorité hratin dans la minorité beydhan.

Le FLERE appelle les noirs de Mauritanie (hratin, peul, soninké, wolof et bambara) à prendre conscience de leur situation d’opprimés et à se révolter contre l’oppression raciste pour restaurer leur dignité et recouvrer pleinement leurs droits.

Nouakchott, le  18 février 2011

Le Conseil Exécutif

 

Organisations membres :

· Afrique Renaissance,

· Conscience citoyenne

· Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA-Mauritanie),

· Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice (IMEJ),

· Kawtal e Jellitaare,

· Observatoire de la jeunesse Mauritanienne contre les Disparités Sociales (OJMDS),

· Parti Union des Forces Sociales de Mauritanie

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