Mouvement de Libération et d’Emancipation des Haratines en Mauritanie (EL HOR) : Communiqué

« Il est parmi les croyants des hommes qui ont été sincères dans leurs engagements envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin et d’autres attendent encore et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement). » Al Ahzab , verset 23 . Déclaration :

 

La situation que traverse , de nos jours , les Haratines leur impose plus que jamais du recul et une attention particulière pour pouvoir améliorer leurs conditions et se dresser avec détermination contre tous ceux qui essaient de bloquer leur marche qui a entre autres objectifs  l’éradication de l’esclavage, la discrimination, l’exclusion, la marginalisation, la prétention, le racisme dans les deux systèmes : traditionnel et moderne.

Devant ces défis sans précédent, El HOR :

          lance un appel à tous les Haratines, tous les militants épris de liberté et d’émancipation à bannir les divergences et à surpasser leurs divisions qui ne servent que les ennemis de leur cause ;   

          invite tous à assumer ses responsabilités morales et historiques dans la poursuite du combat pour libérer les franges haratines des chaînes de l’esclavage dans ses deux aspects traditionnel et moderne ;

          exhorte tous à œuvrer sans cesse afin de leur garantir des conditions effectives de présence et de participation efficientes dans la gestion des richesses pour une vie juste et décente ;

          attire, en même temps, l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité d’assumer les responsabilités qui lui incombent vis-à-vis de ce phénomène national.

Partant de ce qui précède et soucieux de trouver une solution globale au problème haratine, la préservation et la valorisation de leurs particularités culturelles propres, EL HOR prend sur lui l’engagement de continuer le combat jusqu’à la réalisation de ce qui suit:

 

Premièrement : Eradication totale du phénomène de l’esclavage traditionnel et ce à travers :

 

§   la lutte contre la mauvaise compréhension du concept de l’esclavage en islam ;

§   la lutte pour la promulgation d’un décret d’application de l’arsenal juridique relatif à l’esclavage et les mesures d’accompagnement ;

§   la vulgarisation d’une prise de conscience nationale anti esclavagiste à travers l’organisation des programmes radiotélévisés devant inviter les plus grands érudits, les juristes, les défenseurs des droits de l’homme dans le pays pour débattre en toute impartialité le phénomène de l’esclavage ;

§   l’organisation de campagnes de sensibilisation et d’explication de la loi criminalisant et pénalisant l’esclavage et les pratiques assimilées.

Deuxièmement : Eradication définitive de l’exclusion et de la marginalisation sociales, économiques et politiques :

1- Eradication de la marginalisation sociale à travers :

 

§   la lutte pour le développement social des zones de concentrations  des haratines (kebas et adouabas) en favorisant l’accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, la construction des marchés et des routes ;

§   la lutte pour la promotion, la valorisation et la conservation du folklore contre la disparition.

2- Eradication de la marginalisation économique  par :

§   la redistribution équitable des richesses dont dispose notre pays en prenant en considération la réalité démographique des composantes nationales ;

§   le combat pour l’accession des Haratines aux moyens de production et leur appropriation au lieu de les maintenir dans leurs conditions de servilité aux employeurs ;

§   le règlement du problème foncier qui n’est pas moins important que tous les autres qui menacent la paix civile. Les évènements de Demba El Atchane et H’Sey la’abid sont encore dans les mémoires ;

§   l’éradication du chômage, la maladie, la pauvreté, l’ignorance sous lesquels ploient les Haratines.

 

3- Eradication de la marginalisation politique par le bias de :

§   l’implication réelle et satisfaisante des Haratines dans la gestion des affaires du pays à travers des nominations proportionnelles à leur poids démographique à tous les niveaux des sphères de l’Exécutif (Ministères, Secrétaires Généraux, ambassadeurs, conseillers, directeurs, walis, hakems, etc..)

§   l’adoption de la politique de discrimination positive vis-à-vis des cadres et diplômés Haratines pour leur permettre l’accession à tous les niveaux de la fonction (moyens et supérieurs) ;

§   l’ouverture des organes de presse publique aux Haratines pour participer à tous les programmes d’analyse, de débat, de culture, les émissions pour enfant, les tables rondes… aussi bien à la radio qu’à la télévision et leur offrir les mêmes occasions que celles accordées au reste des composantes nationales ;

§   l’ouverture de l’ordre des magistrats aux Haratines et l’annulation des instructions spéciales visant à les exclure systématiquement de ce domaine, notamment, l’accession aux hautes et moyennes fonctions de responsabilités à tous les niveaux de ses instances ;

§   l’annulation des ordres et directives secrètes visant à refuser l’accès des jeunes Haratines aux grades d’officiers et sous-officiers de l’armée nationale et des forces de l’ordre (militaire, gendarme, garde et police) ; leur blocage quant à leur promotion aux grades d’officiers supérieurs et leur accès aux hautes fonctions de responsabilité aussi bien dans les secteurs militaires que paramilitaires ;

§   la  levée des entraves empêchant l’accès des enfants Haratines au collège militaire et les établissements d’excellence qui continuent à profiter aux seuls fils des beydhanes ;

§   le rejet des instructions visant à exclure les cadres haratines des secteurs des Affaires Etrangères  et des médias publics (radio et télévision) ;

§   la reconnaissance des partis politiques, des organisations, des institutions, des associations  civiles et culturelles dirigés par des Haratines ;

§   l’application du principe de la discrimination positive au sujet des candidatures aux postes électifs (conseils municipaux et législatifs) pour permettre aux Haratines une représentativité satisfaisante au sein des différentes circonscriptions électorales.

 

 

Nouakchott, le 13 février 2011

 

La Commission Centrale

Source  :  El Mejlisse le 13/02/2011

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