Sauver la paix, mission délicate du groupe d’experts

Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas perdu du temps pour attendre ! A peine désignés, les experts membres du panel de haut niveau mis en place sont arrivés dimanche dernier dans la capitale ivoirienne.

Auparavant ces experts s’étaient retrouvés le samedi 5 févier au siège de l’organisation continentale à Addis-Abeba, sous la présidence du Commissaire de l’UA pour la Paix et la Sécurité, Ramtane Lamamra, coordinateur de l’équipe. Selon un communiqué de l’UA, sanctionnant cette rencontre, l’équipe a examiné son programme de travail et des questions qui s’y attachent. A Abidjan, les experts qui sont issus des cinq pays dont sont originaires les chefs d’Etat du panel (Mauritanie, Tanzanie, Afrique du Sud, Tchad, Burkina Faso) et des organisations régionales et continentales auront des consultations avec les deux camps qui s’étripent à Abidjan mais aussi avec l’ONUCI, la CEI et le conseil constitutionnel. Des rencontres qui leur permettront de se documenter sur la crise. Présents dans la capitale économique ivoirienne jusqu’au jeudi 10 février, les experts travailleront en étroite collaboration avec l’ONUCI dont le premier responsable en Côte d’Ivoire, Young J. Choi a certifié l’élection présidentielle. Plusieurs options, seraient sur la table pour une issue pacifique à la crise ivoirienne. L’on parle de gouvernement d’union ou d’ouverture. Pour une résolution définitive de la crise, il est également question de propositions des experts, pour l’organisation des élections législatives. Cela, afin d’éviter une éventuelle crise sur la légitimité des institutions ivoiriennes. Ce serait ces propositions que les cinq chefs d’Etat examineront à partir du 20 février à Nouakchott. Et, une fois les propositions définitives arrêtées, les cinq se rendront à Abidjan le 21 février pour informer les deux parties. Ces propositions, vues du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, seront contraignantes pour les deux parties. Rappelons que c’est le 28 janvier dernier que le CPS réuni dans le cadre du 16ème sommet de l’UA, avait décidé d’ajourner l’option militaire et d’accorder une dernière chance à la négociation.

Au cours de ce dernier sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, les présidents africains, à propos de la crise ivoirienne, ont pris la décision suivante : « création d’un panel de cinq chefs d’Etat, cinq chefs qui auront un mois pour trouver une solution à cette crise qui dure depuis le 28 novembre dernier. Et, « les décisions que prendront ce Panel s’imposeront à toutes les parties en conflit en Cote d’Ivoire.» Autrement dit, à Laurent Gbagbo, président sortant qui continue à s’accrocher au pouvoir et à Alassane Ouattara, président élu retranché dans l’Hôtel du Golfe à Abidjan.
Face aux sceptiques qui parlent d’un revirement de l’UA, Jean Ping, président de la commission africaine répond : « la désignation de ce Panel ne remet pas en cause la reconnaissance de la victoire de Ouattara par l’organisation panafricaine. »
Le délai d’un mois accordé à ce Panel est, pour certains, une véritable aubaine pour Laurent Gbagbo. Le boulanger qui jouait sur le temps et l’usure, va-t-il trouver là une véritable occasion pour mettre la main à la pâte, manœuvrer pour rester au pouvoir a tout prix.

Moussa Diop

Les Membres de la mission de l’équipe d’experts

1. Amb. Ramtane Lamamra, (commissaire)

2. Prof Cheikh Saad Bouh Kamara (Mauritanie)

3. Cherif Mahamat Zene (Tchad)

4. Vincent Zakane (Burkina FASO)

5. Siyabonga Cwele (Afrique du Sud)

6. Dr Abdel-Fatau Musah, (CEDEAO)

7. Mustoofa Mohamed, (commission UA)

8. Ahidjo A. Denise, (commission UA)

9. El Ghassim Wane, (Commission UA)

10. Kapya David (Tanzanie)

11. Aïssatou Hayatou, (experts CPS)

12. Amadou Dilongue, (expert CPS)

13. Tesfaye Leulseged, (fonctionnaire des finances)

Pr Cheikh Saad Bouh Kamara
Le Pr Cheikh Saad Bouh Kamara, mauritanien, est membre des experts du CPS de l’U.A pour la crise ivoirienne. Pr Kamara, militant des droits de l’homme, a présidé pendant de longues années l’association mauritanienne des droits de l’Homme. Cet universitaire, sociologue a brièvement présidé la commission électorale nationale indépendante de son pays.

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 09/02/2011

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