L’Algérie accueillera une force d’action rapide

Une décision a été prise de mettre en place une Force de veille africaine en Algérie, dans le cadre d’une initiative visant à régler les conflits régionaux sans intervention extérieure.

 

L’Algérie accueillera le quartier général de la Force régionale nord-africaine (North African Regional Capability – NARC) dans le cadre de la Force de veille africaine (African Standby Forces – ASF). Aux termes de l’accord signé mardi 25 janvier, Alger sera le siège à la fois du quartier général de la NARC et de l’administration de cette force.

« En accueillant cette base logistique essentielle, l’Algérie devient le premier pays d’Afrique du Nord à mettre en oeuvre cette phase importante », a déclaré Nourredine Aouam, directeur pour l’Afrique au ministère des Affaires étrangères, à l’APS.

En 2002, les dirigeants africains avaient décidé de mettre en place une force d’action rapide pour gérer les crises survenant sur le continent, destinée à remplacer les forces internationales présentes dans un certain nombre de pays africains. Le déclenchement de conflits et l’incapacité de certains pays à assurer leur propre sécurité avaient conduit les chefs d’Etat à mettre en place l’ASF dans le cadre de l’Union africaine.

« Cette force de veille aura le droit d’intervenir immédiatement en cas de conflit ou de crise dans la région », mentionne cet accord signé par Fouad Bouattoura, directeur général du ministère des Affaires étrangères, et Nefatti El-Fitouri Zarras, représentant de la NARC .

Cette signature « reflète le fort engagement pris par l’Algérie devant le Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine, qui permet au continent africain de jouer son rôle dans la gestion de la paix et de la sécurité », a souligné Zarras.

Cette base sera située dans la wilaya de Jijel, à 350 kilomètres à l’est de la capitale.

La NARC est l’une des cinq brigades régionales qui constituent cette force. L’ASF se compose d’un secrétariat général, d’un mécanisme de planification et d’un fonds de financement basé en Libye. Une brigade est située en Egypte, et deux bases administratives se trouvent en Algérie et en Egypte. L’Algérie a décidé d’apporter deux régiments de l’armée à cette brigade et un troisième de la police militaire, l’Egypte contribuant pour sa part à hauteur d’un régiment.

La mise en place de cette force était prévue pour la fin de l’année 2010, afin de permettre une intervention « rapide et efficace » dans le cadre des nombreuses crises qui font rage dans certaines régions d’Afrique. L’ASF sera chargée de six types de missions, notamment l’assistance militaire pour la paix, les missions humanitaires pour aider les migrants et les personnes déplacées, des missions administratives, et des missions de désarmement.

Les troupes d’action rapide devront intervenir immédiatement en cas de massacres coûtant la vie à des civils, lorsque la communauté internationale n’apportera pas une réponse rapide aux agitations sur le continent africain.

Mais certains experts ont toutefois fait part de leurs préoccupations quant aux coûts et aux contraintes liés à la mise en place de l’AFS.

« Déployer une force africaine se heurtera à des obstacles financiers », a expliqué Omar Abdi, analyste stratégique, ajoutant que le budget du Fonds de maintien de la paix de l’Union africaine est près de 300 fois inférieur à celui des forces de maintien de la paix des Nations unies.

« Le financement reste un problème pour la mise en place réelle de l’Union africaine en matière de maintien de la paix et de la stabilité, en dépit des promesses faites par certains bailleurs de fonds comme l’Union européenne d’accorder 250 millions d’euros destinés à renforcer les capacités de l’ASF en matière de gestion des crises », a-t-il ajouté.

Selon le commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité Ramtane Lamamra, l’ASF devrait « atteindre sa pleine capacité opérationnelle » durant la période 2011-2015.

Walid Ramzi

Source  :  Magharebia le 27/01/2011

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