Efficacité énergétique au Mali, en Mauritanie et au Sénégal : Concertation pour rationaliser le secteur

Régler le problème de l’énergie passe aussi par une rationalisation de son utilisation. Un atelier réunit depuis hier à Dakar trois pays, Mali, Mauritanie et Sénégal pour l’élaboration d’un document de projet.

 

Les pays africains sont dotés en quantité plus que suffisante de toutes les ressources énergétiques renouvelables : soleil, vent, biomasse etc. Mais ces richesses que d’autres peinent à obtenir sont restées longtemps ignorées chez nous. La faute à un manque total de volonté politique que la situation actuelle tend toutefois à bousculer. Les crises énergétiques qui affectent une bonne partie des pays africains sont passées par là. Mais à défaut de sauter, pieds joints sur ces énergies nouvelles, l’heure est à l’économie. C’est ainsi que s’est ouvert depuis hier à Dakar un atelier de concertation sur le projet régional de développement du marché de l’efficacité énergétique en Afrique de l’ouest. Réunissant le Mali et la Mauritanie en plus du Sénégal, l’atelier vise «l’élaboration d’un document de projet reflétant l’état du marché et qui sera présenté aux bailleurs», explique Jean Pierre Ndoutoum, responsable du projet à l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (Iepf).

La croissance rapide de la demande énergétique dans la plupart des pays africains est la principale responsable des difficultés que rencontrent les Etats pour satisfaire leurs usagers. Pour limiter cette demande à des niveaux acceptables, le principe d’économie et d’efficacité énergétiques a émergé. De nouvelles politiques qui permettent «de dire si ce que nous avons est efficacement utilisé, et qui permettent de recouvrer 20 à 30% de la perdition actuelle en électricité», explique Thierno Bocar Sall Directeur général de la société africaine des biocarburants et des énergies renouvelables.

Pour  M. Ndoutoum, «il y a un minimum de 10 à 15% d’énergie qui est gaspillé parce qu’elle est mal consommée par des équipements qui ne sont pas efficaces ou à des heures qui ne sont pas les bonnes pour la société d’électricité». Au Sénégal où la crise énergétique atteint des sommets inégalées, la stratégie gouvernementale vise «des économies de 60 Mw soit presque 60 milliards d’économie», souligne Lamine Thioune, représentant le ministre de l’Energie à ces travaux. C’est ainsi que le gouvernement compte dans son plan d’urgence pour la résolution de la crise énergétique, l’installation dans les 2 prochaines années de 3 millions de Lampes à basses consommation (Lbc) pour un coût total de 5 milliards de francs Cfa.

Le plan prévoit également la réduction de la facture énergétique de l’Administration publique. L’éclairage public est ainsi identifié comme une niche de gaspillage selon M. Thioune. Au cœur d’une vaste polémique entre la Senelec et les collectivités locales, l’éclairage public et les abonnements des particuliers seront réorganisés dans le cadre de ce plan d’urgence avec de nouveaux équipements pour mieux en rationaliser l’exploitation.

Il s’y ajoute le développement des énergies renouvelables aussi bien au niveau du public que du privé, avec un financement de 500 millions d’euros de l’Agence française de développement (Afd). A ce niveau, des pays comme la Sierra Leone ou le Mali ont déjà trouvé la voie en faisant appel au Faber, un fonds d’investissement mis en place par des banques africaines et qui bénéficie d’une facilité dans l’assistance technique des projets. C’est ainsi que 14 villes de la Sierra Leone et 8 autres de la Guinée vont bénéficier de projets novateurs dans le domaine des énergies renouvelables.

Mame Woury THIOUBOU

 

Source  :  Le Quotidien (Sénégal) le 26/01/2011

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