Condamnation de Mint Bakar Vall : Biram parle de manoeuvres dilatoires

Dans un récent entretien qu’il a accordé à un confère depuis son lieu de détention, Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Ira-Mauritanie, organisation de lutte contre l’esclavage non encore reconnue par les autorités, a livré entre autres points de vue, son avis sur cette peine prononcée par la justice,

de trois mois fermes de prison contre la présumée maîtresse esclavagiste Moulmine Mint Bakar, qualifiant sa condamnation de manœuvre de diversion.

Voilà sa réponse : (…) « le chef d’inculpation, d’exploitation de mineurs est faux, archifaux. Moulomine est prise en flagrant délit de pratiques esclavagistes sur deux mineures qui sont ses esclaves par ascendance.
Ce sont selon le code d’esclavage traditionnel légitimé par la version Mauritanienne du rite Musulman Malékite en vigueur dans le pays, des propriétaires à Madame Mouloumine qu’elle a hérité de ses ascendants. Donc elles ne sont pas des esclaves économiques comme le prétendent certains négationnistes de l’opposition Mauritanienne, moins encore des mineures exploitées sans bases ni fond d’esclavage comme le disent les autorités judiciaires pour confronter la ligne négationniste qu’adopte le gouvernement mauritanien à propos de l’esclavage. De ce fait, Mouloumine devait être jugée selon les textes de la loi criminalisant l’esclavage et les pratiques esclavagistes qui stipulent que ce crime est passible d’une peine allant de cinq à dix ans de prison ferme. C’est pourquoi je voudrais que les ONGs qui assistent les mineures et leurs avocats-conseils interjettent en appel à ce jugement pour qu’au terme des voies de recours nous pussions soumettre ce déni de justice aux instances judiciaires internationales. Mais d’autre part, Mouloumine, ses parents et ses avocats doivent s’armer de vérité et de courage et de ne pas accepter de se taire sur la discrimination dont Mint Bakar Vall fait l’objet par ces poursuites et ce jugement car d’autres personnes ayant été l’objet
de dénonciations de notre part et de la part d’autres ONGs , pour pratiques avérées d’esclavage sur mineurs notamment, et dont les faits sont similaires ou même pires que ceux reprochés à
Mouloumine n’ont jamais été inquiétées. Les plaintes contre eux, notamment déposées
par les victimes elles-mêmes, les ayants droit des victimes et aussi les ONGs, sont pendantes devant la justice ou classées méprisamment sans suite » (….)

Source  :  Le rénovateur le 26/01/2011

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