(SOS Esclaves). Non à la confusion !

Contrairement à l’information diffusée et reprise par la presse,   la dénommée Oumoulimnine Mint Bakar  Vall n’a pas été reconnue coupable, le 16 janvier 2011, de pratique esclavagiste, loin s’en faut.

 

Pour les autorités, l’esclavage n’existe pas en Mauritanie.

La susdite était simplement inculpée d’ « exploitation de mineurs » avec la complicité des mères de celles-ci. D’après le verdict,  Oumoulimnine Mint Bakar Vall écope de  6 mois d’emprisonnement ferme et 200.000 UM d’amende ; les mères des deux fillettes subissent la même  privation de liberté avec sursis. S’il s’agissait de juger l’esclavage, elles ne seraient pas poursuivies car il n’y aurait aucune raison à un tel acharnement.

Aucune référence n’est faite aux pères des victimes : dans l’esclavage traditionnel par ascendance, en Mauritanie,  le  parent mâle n’a aucune autorité  sur ses enfants ; le maitre de la mère, exerce la tutelle à la place des deux. S’il n’y avait pas eu auparavant l’inculpation et la condamnation des militants anti esclavagistes – Biram Ould Dah Ould Abeid et ses codétenus – le procureur classerait sans doute le dossier de Oummoulemnine Mint Bakar comme d’autres classent, sans répit, les nombreuses plaintes contre les auteurs avérés de tels crimes.

En l’occurrence, il s’agit tout de même d’une victoire ; grâce à  la mobilisation de l’opinion nationale et internationale, une personne coupable d’actes esclavagistes, issue d’une famille de haut rang dans le système de caste, se retrouve ainsi condamnée à l’emprisonnement ferme, pour exploitation de mineures.

S’il y a lieu de se réjouir de cette percée de taille dans le mur de la dénégation et de l’occultation, il importe de dénoncer, encore, la connivence étroite, entre le système judiciaire et le système de domination, pour maintenir, impuni, le fait social de l’esclavage et des discriminations ethno-raciales en Mauritanie.

 Nouakchott le 18 janvier 2011

Boubacar Messaoud, président de SOS-Esclaves

Note de KASSATAYA : KASSATAYA, en date du 17/01/2011 est le seul média à avoir fait son travail correctement et à avoir fait un article sur ce procès, revenant sur le fait que les accusées n’ont pas été accusées d’esclavage mais bien « d’exploitation de mineures ».
Pour le relire, cliquer sur le lien suivant :

 http://kassatr.cluster030.hosting.ovh.net/mauritanie/proces-doumelmouminine-mint-bakar-vall-un-pas-en-avant-2-pas-en-arriere

 

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