Réforme du secteur de l’électricité : Haro sur les branchements clandestins

Depuis quelques jours, la Somelec tente un coup d’éclat dans certains quartiers périphériques de la capitale pour éradiquer une vieille pratique chère aux mauritaniens : les branchements clandestins.

 Une opération coup de poing de la société d’électricité mauritanienne lancée seulement depuis quelques jours, qui a permis d’envoyer des milliers de familles dans les abysses.

« Les fraudeurs » sont avertis. La Somelec ne fera pas de cadeau aux maraudeurs qui sucent le sang de la société depuis des décennies. Ces derniers qu’on dénombre en grand nombre dans la capitale et ses périphéries vont bientôt connaître les caprices de la bougie ou de la lampe tempête. Les habitants de Teyarett peuvent leur éclairer la lanterne. Depuis quelques jours, une centaine de famille n’arrivent plus à dormir sur leurs deux oreilles. Elles n’avaient jamais imaginé vivre plus d’une journée sans électricité. Elles n’avaient jamais pensé que leur jeu espiègle allait être mis à nu un jour. Et pourtant, le pire arriva. La Somelec vient de mettre fin à leur mesquinerie. Des centaines de « fils clandestins » ont été repérés et déterrés par la société, au grand malheur des habitants. L’installation de nouveaux poteaux électriques a permis de découvrir le pot aux roses. Des branchements clandestins qui n’ont jamais été passé inaperçus et dont certains ont été réalisés, en connivence sans doute, avec certains agents véreux de ladite société. Depuis cette opération, beaucoup de familles se cognent la tête contre les murs. Sans aucunes poursuites judiciaires, leur déception se limite à dormir sans lumière. Méditant sur leur sort, ces familles sont obligées aujourd’hui de respecter les règles du jeu. Un principe simple et clair qui consiste à s’abonner légalement à la société et de payer librement ses factures. Pour réussir cette opération, les employés de la Somelec devraient d’abord balayer devant leur porte, avant de prendre d’assaut les populations.
Avec un capital estimé à 20 milliards d’UM, la Somelec tarde à décoller. Une situation incongrue causée par le manque de gestion de l’entreprise, de ses abonnées et de la bassesse des populations. Avec une population estimée à plus d’un million d’habitants dans la capitale, Nouakchott ; la Somelec ne compte que 122000 abonnées. Une utopie comparée aux milliers de foyers qui bénéficient de l’électricité gratuitement depuis des années. Que dire des installations frauduleuses, des gazras, des boulangeries, et des sociétés et entreprises de la place. Une anarchie à ciel ouvert boostée par une cupidité notoire des employés qui ont toujours considérés la société comme une vache laitière. Pour rectifier le tir, le ministre du pétrole et de l’énergie, M. Wane Ibrahima Lamine a appelé, au cours d’une réunion, les responsables de la Société à contribuer de manière significative à l’amélioration de la situation de l’entreprise. Un cri du cœur du ministre qui demande également au département chargé de l’énergie de montrer le bon exemple et adhérer à ce principe avant de le faire appliquer sur les autres citoyens. Au mois de décembre 2010, La France avait accordé à la Mauritanie un prêt concessionnel de 20 millions d’euros, décaissé en deux tranches de 10 millions d’euros chacune dont l’une au cours des premiers jours de l’année 2011 et l’autre au cours de l’année budgétaire 2011. ce prêt est destiné à régler les problèmes d’électricité, notamment les difficultés dues à l’augmentation des prix des produits pétroliers, en plus de celles causées par des facteurs plus endogènes, un prêt budgétaire de l’Hexagone qui consistent à renforcer le pilotage de la réforme du secteur de l’électricité et maîtriser le risque budgétaire de la Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) sur les finances publiques mauritaniennes.
 

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 19/01/2011

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page