Manifestations contre la cherté de la vie, chômage… : « Manipulation » politique ou ras-le bol des populations

Nouakchott, la capitale a vécu une semaine houleuse marquée par les grognes de la COD (Coalition de l’Opposition Démocratique) et des écoliers d’Arafat qui protestaient contre la hausse des prix des denrées de premières nécessités.

 

Une scène de révolte des populations qui rappelait les émeutes d’Alger et de Tunis, mais qui s’est déroulée heureusement sans effusion de sang.

Accrochages avec les forces de l’ordre à Arafat1, pneus incendiés à Arafat 2, grognes de l’opposition dans la capitale, Nouakchott a frôlé le pire, le jeudi 13 janvier. Des scènes de colère et de protestation qui n’étaient pas loin de sonner le glas d’un début de révolte politique.
Premiers à manifester leurs ires, les écoliers du Lycée D’Arafat. Pauvres de surcroit, les élèves de la commune ont manifesté leur ras le bol face à la hausse vertigineuse des prix des denrées de premières nécessités, un jour après le meeting de la Coalition des Partis de la majorité (CPM). Une fronde qui s’est déroulée à quelques heures du meeting de l’opposition et qui a permis aux élèves de la plus grande moughata de Nouakchott de réclamer une baisse des prix des denrées alimentaires. Pour faire passer leurs messages, ils n’ont pas hésité à braver les forces de l’ordre. Pour couper leur élan, la police et la gendarmerie étaient dans l’obligeance d’utiliser les grenades lacrymogènes et les matraques pour les disperser. « Cris du cœur ou manipulation occulte » des élèves de la banlieue? Une volte-face des écoliers qui n’est pas restée lettre morte car quelques heures après, l’opposition reprenait le flambeau des supputations dans un meeting qui a réuni plusieurs centaines de personnes. Une manifestation sans heurts ni débordement, mais qui s’est tenu sous haute surveillance policière. Au cours de ce meeting, l’opposition a fustigé l’augmentation des prix des denrées, les marchées de gré à gré et le chômage accrue qui frappent les jeunes. Critiquant la situation désastreuse du pays, la COD s’est insurgée contre le « manque de tact » du Gouvernement de Laghdaf.
Une semaine de protestations et de colères contre la vie chère qui a été condamnée par les syndicalistes de la CLTM qui mettent en garde les autorités contre la propagation des événements en cours. Dans un mémorandum rendu public, la centrale a fustigé la situation économique et sociale actuelle du pays qui selon elle, se caractérise par la flambée des prix, l’augmentation du taux de chômage et l’absence d’une vision stratégique.
Des grognes contre la vie chère qui ont obligé le Président Ould Abdel Aziz à sortir de sa réserve. Au cours du Conseil des ministres du jeudi 13 janvier, le président de la république a instruit le Gouvernement de prendre les mesures les plus urgentes de nature à permettre de contenir les prix à des niveaux les plus accessibles aux populations sur l’ensemble du territoire. Dans ce même cadre, il a demandé de valoriser davantage la production nationale, et particulièrement dans les secteurs des céréales, de la viande, du poisson et des légumes aux fins d’une meilleure et plus grande accessibilité des populations. Une baguette magique du Président qui ne touchera pas, hélas les autres problèmes du pays tels que le chômage, mais qui permettra à coup sûr, une réduction des prix des produits de première nécessité, pour être à la portée du pouvoir d’achat des populations.

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 16/01/2011

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