Il n’y a pas de fumée sans feu ! La fournaise tunisienne et algérienne criant le ras bol de la vie chère, de la corruption à grande échelle, l’enrichissement illicite de l’élite au pouvoir dans ces capitales maghrébines, donne à réfléchir à Nouakchott où la situation politique, économique et sociale n’est pas exempte de critiques.
De ce point de vue, Mohamed Ould Abdel Aziz veut apparemment prendre les devants pour tenter de désamorcer la bombe sociale qui gesticule. Ainsi a-t-il reçu le leader de l’APP, Messaoud Ould Boulkheïr pour relancer de vive voix son offre de dialogue avec l’opposition.
Pour le principe, l’opposition n’est pas contre si l’on en croît une source proche du milieu.
Seulement du fait de l’absence de deux leaders de partis politiques membres de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) notamment Ahmed Ould Daddah du RFD et Boïdiel Ould Houmeid de Wiam, rien ne pourra être entrepris avant leur retour pour en discuter les modalités.
Cependant, nous apprenons que pour la COD, il n’est pas question de signer quoi que ce soit avec l’UPR en ce sens fusse t-il au nom de la CPM à l’image de l’AJD/MR. Et cette position aurait été exprimée au chef de l’Etat. En réponse le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz aurait suggéré de voir tout cela avec le boulanger de la transition passée après la signature des accords de Dakar, Moulaye Ould Mohamed chef du gouvernement.
On s’en rappelle, le premier ministre avait joué un sale tour au gouvernement de transition qu’il dirigeait. En effet, pendant que le conseil des ministres avait suspendu ses travaux relatifs à la fixation de la date de la tenue des élections présidentielles, sous la houlette du président Bâ Mamadou dit MBaré président par intérim, pour les reprendre le lendemain, le premier ministre signait un décret fixant la tenue des élections présidentielles le 18 juillet 2009.
En fait la date n’était pas fortuite puisque le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdellahi tenait à ce que cette date soit retenue. Surpris par cette cette situation cocasse, Bâ MBaré alors président par intérim aurait refusé d’apposer sa signature au bas du document. Les ministres de l’opposition au sein du gouvernement de transition, n’y ont vu que du feu.
Aujourd’hui, certainement que si la COD ne trouve comme interface que le premier ministre pour dialoguer, l’opposition s’entourera de précautions pour ne pas se faire rouler dans la farine encore une fois. La longévité du PM à son poste ne s’explique que par son habileté à rouler ses interlocuteurs dans la farine.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 14/01/2011