L’intégration universitaire au coeur d’un forum

Les Ministres de l’Education du Maghreb ont convenu de la reconnaissance mutuelle des diplômes.

 

 

Lors d’une récente réunion à Hammamet, les Ministres de l’Education et des responsables gouvernementaux sont tombés d’accord sur le fait que les diplômes universitaires et les normes de garantie qualitative se doivent d’être compatibles à travers toute la région du Maghreb.

Mokhtar Sellami, responsable au sein du Ministère algérien de l’Education, a déclaré le 30 décembre lors de la 10ème session du Conseil des Ministres de l’Education du Maghreb que le « rapprochement entre les ressources qualifiées et les étudiants – en général – doivent obéir à des critères internationalement reconnus ».

Le Conseil a appelé à la construction graduelle d’une arène universitaire maghrébine qui faciliterait le transfert des étudiants et des personnels enseignants parmi les différentes universités.

« Quand nous évoquons le Maghreb arabe, nous devons de prime abord nous focaliser sur le fusionnement », a ajouté Sellami.

La réunion s’est longuement penchée sur les échanges entre les universités, sur l’unification des diplômes et sur la proposition de création d’une Université du Maghreb et d’une Académie des Sciences du même nom.

Selon le classement des universités mondiales réalisé par les chercheurs de la faculté Jiao Tong de Shangaï, aucun institution maghrébine n’apparaît parmi les 500 meilleurs établissements d’enseignement universitaire dans le monde.

Le marché de l’emploi tunisien, par exemple, reçoit annuellement presque 800 000 nouveaux diplômés sortant des facultés. Le taux de chômage en Tunisie,, qui est estimé à 14%, reste un défi pour les diplômés de l’enseignement supérieur.

Le Conseil a pressé les institutions qui produisent des manuels scolaires d’adopter des mécanismes conjoints afin d’être en mesure d’échanger les expertises dans le secteur et d’étudier la possibilité de coproduire ces livres. Les participants ont également appelé au renforcement de la notion de formation professionnelle, en instillant l’esprit d’initiative chez les étudiants, tout en ouvrant plus largement les horizons professionnels et éducatifs.

En marge de la conférence, plusieurs institutions ont été jumelées, dont l’Université Al Fateh en Libye, l’Université du 7 novembre à Carthage, l’Université d’Alger 3, l’Université Cadi Ayyad à Marrakech et l’Université de Nouakchott en Mauritanie.

Mohammed Fraj Jaziri, secrétaire du Comité National des Universités libyennes, a noté qu’il s’agissait d’une étape vers l’harmonie entre les facultés maghrébines.

« Le développement exige l’adoption de nouveaux critères, en conformité avec les normes internationales », a-t-il déclaré.

Les participants se sont également accordés sur l’établissement d’un réseau du Maghreb pour la recherche scientifique, et des centres jumelés spécialisés dans les sources d’énergie alternatives et renouvelables, incluant la National Academy for Scientific Research (NASR) en Libye, le Centre de Recherches et de Technologies de l’Energie en Tunisie (CRTEn), le Centre pour le Développement des Energies Renouvelables en Algérie (CDER) et le Laboratoire des Sciences de l’Energie de l’Université de Tetouan, au Maroc.

« C’est un accord pour accélérer la construction d’un espace maghrébin pour l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, qui puisse répondre aux exigences des changements globaux et qui puisse épouser des normes internationalement reconnues », a déclaré Ahmed Noureddine Helal, Président de l’Université de Sousse.

« Nous devons aussi adopter des garanties de qualité dans les secteurs de la formation et de la recherche scientifique, tout en nous concentrant sur deux aspects importants : la formation d’enseignants en collaboration avec tous les états du Maghreb, en nous appuyant sur des normes qui nous permettraient de nous rapprocher des critères internationaux, et l’élaboration de programmes de recherche scientifique qui partagent les mêmes spécialisations », a-t-il ajouté.

La Libye accueillera le premier forum des présidents des Universités du Maghreb les 15 et 16 janvier pour évoquer la relance de l’Union des Universités du Maghreb et lui formuler un nouveau cadre légal.

Mona Yahia

Source  :  Magharebia le 04/01/2011

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