Une offre immédiatement rejetée par le camp d’Alassane Ouattara, par la voix de son conseiller diplomatique, Ali Coulibaly, qui a affirmé que son camp souhaitait seulement que Laurent Gbagbo « s’en aille ». M. Coulibaly a par ailleurs démenti l’annonce du premier ministre kényan, Raila Odinga, selon laquelle les deux rivaux avaient « accepté de se rencontrer face-à-face mais à certaines conditions ». M. Ouattara avait prévenu lundi soir que pour lui les discussions étaient « terminées ».
Moins d’une semaine après une première mission infructueuse, les trois chefs d’Etat mandatés par la Cédéao – Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) – étaient revenus lundi à Abidjan, cette fois accompagnés de l’émissaire de l’UA, le premier ministre kényan, Raila Odinga. Après des rencontres avec les deux rivaux, ils ont quitté le pays, où la crise a déjà fait près de 200 morts selon l’ONU, sans qu’une avancée soit annoncée.
PAS DE PARTAGE DU POUVOIR POSSIBLE
Charles Blé Goudé, leader des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo, a refusé de parler d’échec des négociations. « On ne peut pas dire que les discussions n’ont rien donné puisqu’elles continuent », a-t-il affirmé mardi sur la chaîne de télévision France 24, prônant le « dialogue ».
Une « solution kényane » de partage du pouvoir entre rivaux politiques n’est pas envisageable, a pour sa part estimé Raila Odinga. « Cela n’est pas une façon de faire avancer les processus de démocratisation africains. C’est ce que l’équipe a dit à M. Gbagbo », a ajouté le médiateur.
L’INTERVENTION ARMÉE RESTE UNE OPTION
Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui assure la présidence tournante de la Cédéao, a souligné mardi que la Côte d’Ivoire reste « dans l’impasse ». « Nous dialoguons », mais l’alternative pour M. Gbagbo reste la même, a-t-il prévenu après avoir rencontré les émissaires africains : céder la présidence à M. Ouattara, reconnu par la communauté internationale, ou risquer d’être délogé par une force militaire ouest-africaine.
Si l’Afrique de l’Ouest planche sur une éventuelle opération militaire, la France a d’ores et déjà averti qu’elle ne s’y associerait pas. Les 900 soldats de l’opération Licorne présents en Côte d’Ivoire « n’ont pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures » du pays, a lancé mardi le président Nicolas Sarkozy.
Source : AFP et Reuters via Le Monde le 04/01/2011