L’UPR plein à craquer !

Trop de partis peut tuer un parti.C’est bien le cas de le dire avec cette ruée spectaculaire vers le parti-Etat, le désormais géant de l’UPR.Les adhésions se sont multipliées depuis l’arrivée de cette formation de Mohamed Ould Abdel Aziz sur la scène politique nationale.

En plus de ces nombreux petits partis qui ne se sont pas fait prier de venir et qui se sont bousculés au portillon, l’UPR compte en son sein, des noms du landerneau politique qui craignant de mourir tentent de sauver la face de manière « honorable » en se rapprochant du pouvoir ..

afin de tirer le maximum de dividendes et sans donner de façon vraiment significative en échange une monnaie politique de taille. Aujourd’hui c’est le plein dans la cour de la majorité qui compte d’anciens barons de l’ancien Prds fondus et refondus dans d’autres entités politiques et qui reprennent corps ailleurs au gré de leurs interminables mouvements de nomadisme politique. Schématiquement ont peut représenter la nouvelle configuration comme un vaste édifice assis sur une fondation précaire sur laquelle sont perchées d’innombrables crêpes qui, à force de se coller finiront par faire crouler les murs. L’apparente forme géométrique qui donne à ce parti l’image d’une grande famille harmonieuse loin d’être un signe de bonne santé fait dire à des observateurs que derrière cette force se cache beaucoup de contradictions d’ordre idéologique compte tenu des sensibilités antagonistes qui se retrouvent sous un même toit mais aussi des divergences d’intérêts. Tout ce monde n’est pas venu pour rien. Mieux personne n’est venu défendre un programme qui relève de la pure simulation malgré des déclarations pompeuses. Le grand « matou » ( l’upr ) qui abrite tous ces envahisseurs n’a pas lui-même su mettre en ordre ses idées pour construire son propre paradigme politique .Aura –t-il besoin d’en rajouter dans sa cuisine intérieure d’autres recettes . Autant dire que toutes ces nouvelles alliances qui se forment et se superposent autour de la majorité ressemblent plus à des adhésions de circonstance qui ne dureront qu’en fonction des intérêts immédiats. Les plus pressés pensent déjà à une restructuration du gouvernement dans les semaines ou les mois à venir ouvrant la voie à la distribution de quelques postes à la tête des arrivistes ou en fonction du poids de chaque parti. Le dosage ethnique, tribal régional se ferait ainsi désormais à l’aune des alliances. Mais il ne faudrait pas s’attendre à ce que la majorité soit une sinécure pour les nouveaux venus de défendre une quelconque plate-forme revendicative. Loin s’en faut ! La meilleure façon de défendre ses idées c’est de le faire sans aucune influence sans l’autorité d’une quelconque autre force, de surcroît dominante. Si s’opposer reste difficile en Mauritanie, se rallier n’a jamais été une stratégie de lutte qui dans tous les cas déjà expérimentés se concluent sur un pacte de subordination des plus faibles au plus fort. Tout compte fait ces arrivages drainés par l’UPR prouvent qu’en Mauritanie le parti Etat constitue en dernier recours un tremplin à tous ceux qui n’ont plus la conviction politique pour rester dans l’opposition !

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 25/12/2010

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