Accord de Partenariat Economique (APE): Concertation à Nouakchott

«La Mauritanie souffre d’une insuffisance de concurrence dans ses marchés». Tel était le constat de départ de l’atelier d’information et de concertation sur l’Accord de Partenariat Economique (APE) UE/CEDEAO + Mauritanie PRO€INVEST-1,

organisé par PRO€INVEST, en collaboration avec la Chambre de Commerce d’Industrie et de l’Agriculture de Mauritanie (CCIAM) et l’Union Nationale du Patronat Mauritanien (UNPM), du 22 au  24 novembre derniers, à Nouakchott. La rencontre s’inscrivait dans le contexte de la négociation et de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Economique (APE), avec, pour objectifs: offrir, au secteur privé mauritanien, l’opportunité  d’examiner, d’une manière approfondie, les conditions liées à la signature d’un APE – avantages, défis à relever et risques liés à la non-signature d’un tel accord; identifier les appuis nécessaires au secteur privé, pour relever les défis, en termes de renforcement de compétitivité des entreprises; et, enfin, renforcer les capacités des organisations Intermédiaires, en matière de négociations commerciales et de services d’appui à leurs membres.

Dix représentants du secteur privé de cinq Etats membres de la CEDEAO – Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et Côte d’Ivoire – ont fait le déplacement de Nouakchott.
D’un point de vue plus strictement mauritanien, un sous-atelier, TRINNEX-Mauritanie, développait les objectifs suivants: informer et sensibiliser les opérateurs privés mauritaniens, sur l’état d’avancement des négociations UE/CEDEAO/Mauritanie ; étudier les implications de cet accord, pour le secteur privé mauritanien, en termes d’avantages, de défis à relever et de risques liés à la non-signature de l’APE; d’identifier les appuis nécessaires au secteur privé pour relever les défis en termes de renforcement de compétitivité des entreprises; Et, enfin, de recueillir les suggestions et recommandations des participants, sur la position du secteur privé mauritanien, face aux enjeux de l’APE. L’objectif global du projet étant d’aboutir à un renforcement durable des capacités commerciales du secteur privé mauritanien ; dans le cadre de la signature d’un Accord de Partenariat Economique (APE).

Renforcer l’intégration sous régionale
Pour la Mauritanie qui constitue un petit marché de trois millions d’habitants – sept, à l’horizon 2030 – ne pas faire partie intégrante de la CEDEAO, qui a pour but d’animer un marché commun de 300 millions de consommateurs, est un «frein à l’attraction des Investissements Directs Etrangers (IDE) sur son territoire. D’autant plus que la CEDEAO est en train de se doter d’un cadre unique en matière d’investissements et que les entreprises étrangères ont des stratégies de développement régionales ». En matière de libéralisation des services, la Mauritanie souffre d’une insuffisance de concurrence dans ses marchés. Les industries ont tendance à avoir un taux de concentration élevé. L’absence de concurrence permet à des entreprises dont les parts de marchés sont importantes de continuer à prospérer, en dépit de leur inefficience. En ouvrant les marchés domestiques à la concurrence régionale et européenne, les APE offrent la possibilité de briser l’abus de certaines positions dominantes et de permettre aux entreprises nationales – qui peuvent, dès lors, bénéficier de l’afflux de biens, de services et d’investissements, en provenance des partenaires régionaux et de l’UE –  d’améliorer leur rendement.
Dans sa communication «Enjeux, opportunités et défis des APE dans le secteur douanier et la facilitation des échanges en Mauritanie», Samuel Yemene a expliqué que l’accord de partenariat économique (APE) se veut un «instrument commercial au service du développement, complémentaire de l’accord de Cotonou dont il partage les objectifs. Il vise à renforcer l’intégration régionale, à intégrer davantage les économies de la CE et des configurations régionales des ACP. Ceci se fera à travers la libéralisation, progressive et asymétrique, du commerce des marchandises et des services, entre les parties qui négocient, à travers l’élaboration et l’adoption de règles transparentes, pour faciliter et promouvoir les échanges. Ces règles porteront, principalement, sur la facilitation du commerce, les règles d’origine, les normes techniques, les mesures sanitaires et phytosanitaires, la propriété intellectuelle, etc. Les modalités et le degré d’ouverture des marchés de chaque région ACP seront déterminés à l’issue des  négociations». Les APE visent de plus, la promotion et l’accélération du développement  économique, culturel et social des Etats ACCP, la réduction de la pauvreté et l’insertion, progressive, dans l’économie mondiale.
La région Afrique de l’Ouest – CEDEAO + Mauritanie – est composée de douze Pays Moins Avancés

THIAM   MAMADOU

Source  :  Le Calame le 02/12/2010

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