Pour l’instant un seul document citant la Mauritanie a été mis en ligne, il est disponible en anglais sur ce lien. C’est un document daté du 16 avril 2009, classé secret. Il concerne en réalité 8 pays regroupés sous le titre « Sahel et Afrique de l’Ouest ». Ces pays sont : Burkina Faso, Cap-Vert, Tchad, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal.
La note fait partie de la « National HUMINT Collection Directive », un ensemble de directives secrètes adressées par la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, aux ambassades américains à travers le monde. Chaque » HUMINT » (Human Intelligence: Renseignement humain) spécifie les « besoins » de Washington en terme de renseignements spécifiques à chaque pays, région et organisation internationale..
Pour la Mauritanie ainsi que pour toute la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest ces « besoins » sont classés en quatre centres d’intérêts : « Sécurité », « Gouvernance », « Socio-économique » et « Infrastructures de télécommunication et système d’information ».
Sur le sujet « Sécurité » les diplomates américains doivent collecter des informations sur « la présence et les activités liées à al-Qaïda au Maghreb islamique » et sur « les combattants de retour d’Irak et d’Afghanistan ». Mais aussi des informations sur les actions du gouvernement contre le terrorisme comme « l’interaction des militaires du pays avec les forces étrangères » ou « les programmes du pays visant à déployer des systèmes biométriques pour renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme intérieur ».
En terme diplomatique et relations internationales, il est demandé aux embrassades des Etats-Unis de collecter des informations par exemple sur « l’impact des relations du pays avec la Chine sur ces relations avec les Etats-Unis » ou bien ce que pensent les dirigeants du pays du monde, « le point de vue du gouvernement et des dirigeants sur les pays étrangers et les organisations internationales, en particulier la Chine, l’Iran et l’Inde ».
Le dernier volet du HUMINT de la région du Sahel et Afrique de l’Ouest concerne les télécommunications et systèmes d’information. les diplomates doivent collecter des informations sur « les vulnérabilités des infrastructures de télécommunications nationales et des systèmes d’information » et aussi sur « les technologies et les réseaux de contrôle et de commandement utilisés par le gouvernement, l’armée et le secteur privé » ou bien constituer un répertoire des « numéros de téléphone, e-mail, fax et adresse des principaux leaders civils et militaires ».
Elmejlisse analysera dans les jours à venir les notes de WikiLeaks concernant la Mauritanie au fur et à mesure de leur publication. En particulier s’il y a des notes sur les derniers coups d’Etat et la vision des Etats-Unis à l’époque de ces changements militaires en Mauritanie.
Source : Biladi le 30/11/2010