Humeur de Hapi: Jour d’Indépendance.

D’abord libres, ensuite colonisés, enfin rendus à nous mêmes, à notre liberté. Nous célébrons… depuis 50 ans le « Non Changement ».

La colonisation était un mal, nécessaire diront certains. Ce qui a suivi, en tout cas en Mauritanie, n’est pas très glorieux. Où allons-nous porter le peu d’espoir qui nous reste ?

Comment comprendre? Comment accepter? Un pays, qui aujourd’hui compte autour de trois millions d’habitants, incapable de se tenir debout alors que les racines sont ancrées dans un sol riche d’une histoire et d’une identité encore plus riche !

Comment un arbre peut s’élever, grandir, rester debout si ses branches, ses feuilles, son tronc oublient que malgré les nuances de couleurs et l’orientation du vent les racines sont les mêmes ? La racine est la même. C’est le même arbre.

Dans quel dérèglement de la Nature a t-on déjà vu des feuilles se cannibaliser entre elles, des branches qui se prennent pour des troncs, des troncs qui se prennent  pour des racines… Des racines qui souffrent, oubliées, meurtries, opprimées sous terre… Comment l’arbre peut il rester debout?

Toi le Maure, toi le Peul, toi le Wolof, toi le Soninké, toi le Hartani, toi le Bambara et toi. Le Mauritanien.

C’est extrêmement facile de rejeter la faute sur les dirigeants, mais n’oublions pas que nous somme UN peuple.

Chacun d’entre nous porte la Mauritanie, chacun d’entre vous.

Quelle que soit notre situation géographique, je pense notamment à la diaspora, aux réfugiés et à ceux qui vivent en Mauritanie, nous sommes tous racines, tronc, feuilles, branches et arbre.

Nous savons tous que l’être humain/mauritanien est par nature réfractaire au changement… or, le changement est la seule constante de l’Univers…

Nous sommes en marche vers une évolution dans tous les domaines mais nous constatons bien trop souvent que lorsque cette évolution se fait évidente et nécessaire…le bond en arrière semble si tentant que c’est cette régression qui prend parfois et regrettablement le dessus.

Il est urgent de reprendre notre place de citoyens. Afin que tous ensemble nous relevions la Mauritanie, et cela, durablement. Afin que La Mauritanie aille enfin de l’avant, que nous nous dirigions vers des matins meilleurs.

Du haut de mon jeune âge mon message peut sembler bien pessimiste mais je me considère encore trop « jeune » pour être blasée de mon pays. Si mon discours est teinté d’inquiétude c’est parce que j’espère vivement une évolution visible et très prochaine.

Cinquante ans c’est l’âge d’un nourrisson dans l’échelle des civilisations et des nations. Je garde espoir, vraiment. Et je souhaite un bon anniversaire à La Mauritanie.

 

Hapi.

Source: KASSATAYA

 

 


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