Exclusif kassataya: Ahmed Ould Daddah à la réunion du Conseil de l’Internationale Socialiste (images et discours)

KASSATAYA, 17/11/2010. La réunion du Conseil de l’Internationale Socialiste s’est tenue les 15 et 16 novembre 2010 au siège parisien de l’OCDE.

 

Y ont participé de nombreuses délégations venues de tous les continents. La réunion a été inaugurée par la première secrétaire du Parti Socialiste français, Madame Martine AUBRY accompagnée par une forte délégation composée de Ségolène Royal, Laurent Fabius, Jean-François CAMBADELIS, Harlem DESIR, Pierre MAUROY. Au menu de la réunion trois thèmes furent débattus :

– L’économie mondiale : dessiner une reprise qui n’exclut personne

– Faire face aux conséquences du changement climatique : le besoin urgent d’un accord de fond lors du sommet de la  Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, dite « COP16/CMP6 », qui se tiendra à Cancún (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010

– Surmonter les conflits : renforcer la démocratie et la sécurité.

Compte tenu de la place qu’occupe ce thème sur le continent africain, trois orateurs issus de ce continent ont partagé leurs points de vue avec les participants. Le leader du National Démocratic Front, Ni John Fru Ndi parlera aux participants sans langue de bois, fustigeant l’attitude de certains régimes occidentaux y compris socialistes qui ne rechignent pas à soutenir des régimes autocratiques et dictatoriaux, citant son propre exemple au Cameroun. Le malien Ibrahima Boubacar KEITA du RPM lui emboitera le pas, tous deux insistant sur le rapport entre l’insuffisance de démocratie et l’insécurité. Le leader du RFD, Ahmed Ould Daddah viendra clore le chapitre en regrettant le déni de démocratie et les privations de libertés et de droits qui compromettent le développement de pays pourtant nantis de ressources naturelles et humaines considérables. Il ajoutera que l’insécurité est un péril pour la démocratie mais que « l’Ordre et la Démocratie ne sont guère antinomiques. Justifier le maintien des dictatures par la nécessité de garantir l’Ordre est à la fois une erreur politique et une attitude morale insoutenable. » (l’intégralité de l’allocution de Ould Daddah au bas de cet article).

Avant les délégations africaines, le représentant du FATH et Moustapha BARGOUTI ont regretté le monopole des USA sur la gestion du conflit Israël-Palestine de même que le fait qu’il revienne à la droite dure d’imposer un rythme dans le règlement de cette question complexe.

Les participants s’étaient retrouvés la veille au 10 rue de Solferino, siège du parti socialiste français pour un diner offert par Martine Aubry et son équipe. La vedette de cette réunion aura été le Premier Ministre de la Grèce, George PAPANDREOU dont le parti, le PASOK au pouvoir, vient de sortir grand vainqueur des élections locales du 14 novembre dernier.

SOURCE : KASSATAYA

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Allocution de Ahmed Ould Daddah

Thème : Surmonter les conflits par le renforcement de la Démocratie et de la Sécurité.

En commençant mon propos, je ne peux m’empêcher de penser à l’excellente formule de Paul Valéry: «deux dangers menacent sans cesse le monde: l’ordre et le désordre». L’ordre est évidemment entendu ici au sens d’Etat policier, d’état despotique, voire d’état totalitaire avec tout ce que cela implique comme  violations des libertés individuelles et collectives et comme déni des droits fondamentaux. Ce type d’ordre ne laisse d’autre alternative à ceux qui en subissent les injustices que la révolte violente. Incapable d’accepter les mécanismes d’expression et de règlement pacifique des contradictions et des conflits sociaux, «l’ordre» est condamné à vivre et à mourir par la violence, laquelle  débouche à son tour sur le désordre, l’anarchie, l’insécurité permanente, c’est-à-dire, le retour à l’état de nature ou si l’on veut, la loi de la jungle, l’autre menace que pointait Paul Valéry et bien  des siècles avant lui, HOBBES, dans son Léviathan.

Pour éviter les deux dangers de l’ordre et du désordre, il n’ya pas d’autre solution que de combiner démocratie (c’est-à-dire le système qui fonde les pouvoirs de l’Etat sur la volonté populaire et les limite par le droit qui en est l’expression) et la sécurité, (c’est-à-dire la garantie du respect par tous des règles communes édictées par l’autorité publique, ce qui suppose que celle-ci ait la capacité d’imposer ces règles à tous- individus et groupes- quelle que soit leur nature et leur importance) ce qui nous mène au cœur du sujet, en soulignant d’emblée, les rapports dialectiques entre conflits , démocratie et sécurité.

Il ne fait pas de doute que les conflits internes ou transfrontaliers, hélas nombreux, ont souvent pour cause essentielle voire déterminante une accumulation de déficit de démocratie.

Il est aussi établi que là où il y a un conflit armé, là où des tensions sociales fortes persistent,là où les revendications politiques trouvent leur expression dans des actes violents, dans ces lieux et sous ces cieux, la démocratie a  souvent fait  défaut ou n’a été qu’un simulacre , une simple parodie.

La Démocratie est, d’abord, et avant tout un mode pacifique de conquête et d’exercice du pouvoir; un esprit d’humilité; elle implique la tolérance,  la concertation, le débat contradictoire,  l’écoute de l’autre, l’association du plus grand nombre dans la prise de décision.  Les conflits violents naissent de l’exclusion économique, politique ou culturelle. Ils n’ont pas de raison d’être dans un système qui consacre et garantit le respect des droits fondamentaux en ce  compris le droit de choisir ses dirigeants et d’en changer conformément aux règles que le peuple s’est donné.  Dans un système démocratique,l’adversaire politique n’est pas un ennemi à abattre mais un vis-à-vis, un partenaire et peut être un allié potentiel. Dans une démocratie, le pouvoir n’est le monopole de personne.

Dans un système démocratique, l’arbitrage des conflits se fait, justement, sans violence, à travers les institutions publiques, politiques ou judiciaire. La séparation des pouvoirs garantit généralement l’impartialité des décisions, conséquence de l’égalité de tous devant la loi. Les rancœurs collectives se résorbent ainsi plus aisément sans laisser place à l’accumulation de haines  génératrice de conflit violent. La démocratie a une vertu apaisante.

Combien de fois à l’issue de la lutte que notre parti a engagé, ces deux dernières décennies, pour l’instauration d’une démocratie réelle , dans notre pays , la Mauritanie, des militants de tout âge , et des jeunes, en particulier , sont venus me dire – à l’occasion des nombreux événements liberticides qui émaillent notre vie politique – que face à la fraude électorale systématique, à l’appropriation des moyens de l’Etat , à la domestication de la Justice, au contrôle des medias publiques… La seule voie du changement qui vaille ne peut être que celle des armes, c’est-à-dire du conflit ouvert.

La déception a conduit des milliers de jeunes à la voie sans issue de l’extrémisme politique et religieux.

En somme, l’absence de perspective de changement pacifique par les urnes , le maintien au pouvoir par la force, les exclusions de toute sorte mènent immanquablement au changement ou tout au moins à sa quête par la seule force des armes, aux coups d’Etat répétitifs réussis ou déjoués, à la rébellion ouverte ou latente, à la violence aveugle et aux tensions identitaires.

Chers camarades,

La demande démocratique n’est pas seulement une revendication légitime des citoyens de nos pays vis-à-vis de leurs gouvernants;

Elle est aussi, dans un monde désormais globalisé,  une revendication non moins légitime des Etats en développement et de leurs Peuples  vis-à-vis de la Communauté Internationale, c’est-à-dire, pour l’essentiel, les Etats qui écrivent , édictent et mettent en exécution la norme internationale , pour plus d’égalité et de justice.

La politique de  ‘’ deux poids , deux mesures’’ dans la prise des décisions parfois reprochés aux organismes internationaux, le soutien ouvert à certaines dictatures, les inqualifiables actes d’injustice que subissent, en particulier, au quotidien et depuis plusieurs décennies , le Peuple palestinien, la destruction sur la base de motifs fallacieux ( les introuvables armes de destruction massives) de l’Irak le pillage de ses ressources naturelles et de celle d’autres pays en développement, comme le Congo , le recours des forces internationales, venues nous dit-on instaurer la démocratie, à la torture, aux exécutions et séquestrations extra judiciaires, constituent, il faut le dire des actes attentatoires à la légalité internationale et à la démocratie entre les Etats et les Peuples.

Chers camarades,

Regardez autour de vous. Les conflits naissent, s’installent et persistent là où la démocratie à ses deux niveaux ,national et international fait cruellement défaut.

Mais la Démocratie fait face aujourd’hui à un péril particulièrement grave, celui que sa négation a engendré: l’insécurité. Certes des motifs politiques sont souvent la cause latente des conflits, mais d’autres raisons moins avouables les alimentent et les entretiennent; je fais allusion aux filières du trafic de la drogue et de l’émigration clandestine.

Or sans l’instauration de la paix civile,  sans l’éradication des bandes du crime organisé qui écument une partie de plus en plus grande de l’espace sahélien en particulier, il est illusoire d’envisager la construction d’institutions politiques démocratiques. Il faut renforcer la capacité des Etats sahéliens  à imposer la loi aux hors la loi.

Au sein de l’Internationale Socialiste, nous pensons que l’Ordre et la Démocratie ne sont guère antinomiques. Justifier le maintien des dictatures par la nécessité de garantir l’Ordre est à la fois une erreur politique et une attitude morale insoutenable.

Certes, maintenir  l’ordre  et la sécurité (ou plus exactement les restaurer) nécessite l’utilisation des moyens logistiques et militaires à la mesure des foyers d’insécurité que constituent les bandes et les milices organisés.

Mais l’intervention armée ne peut extirper la racine du mal. Celui-ci, avons-nous dit est lié au déni des droits élémentaires, droits civils et politiques (droit à la liberté, droit à l’égalité, accès à la justice, respect des règles de dévolution pacifique du Pouvoir) mais  aussi droits économiques et sociaux ( droit à l’éducation, droit à la santé, droit à l’emploi, droit à un revenu minimal..), droit des peuples à l’égalité. Il faut donc agir de manière  urgente et durable pour transformer  des Etats  qui ne le sont pas en démocraties efficaces, c’est-à-dire en Etats où les «sujets» deviennent des citoyens à part entière dont les droits sont respectés, avec tout ce que cela implique en termes de renforcement des capacités institutionnelles et financières des Etats mais aussi en termes de modification dans les modes de gouvernance politique et économique. La légitimité  sociale de l’Etat (au-delà de celle de ses dirigeants), la seule à pouvoir concilier démocratie et sécurité, est à ce prix.

Parallèlement, il faut conjuguer les efforts, au plan international pour instaurer plus de justice dans un ordre économique abandonné aux seuls rapports de force et au jeu de la finance internationale, laquelle ne connait que ses intérêts immédiats. Il faut veiller à ce que  la loi internationale soit la même pour tous et que son application ne soit plus sélective. Un en mot, il faut  promouvoir l’Etat de droit et la démocratie au plan international, renforcer les mécanismes de solidarité à l’échelle mondiale, promouvoir et développer les valeurs communes entre les peuples tout en restant ouvert à la pluralité des cultures.  Vaste programme, dira t-on! Mais qui a dit que  le couplage de la démocratie et de la sécurité pour surmonter les conflits était une mince affaire? Non, ce n’est certainement pas une mince affaire. C’est même, à coup sûr, une grande ambition, un grand dessein qui s’inscrit parfaitement dans le projet socialiste et social-démocrate.

Je vous remercie.

 

Source: KASSATAYA

 

 

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Allocution de Ahmed Ould Daddah

Thème : Surmonter les conflits par le renforcement de la Démocratie et de la Sécurité.

En commençant mon propos, je ne peux m’empêcher de penser à l’excellente formule de Paul Valéry: «deux dangers menacent sans cesse le monde: l’ordre et le désordre». L’ordre est évidemment entendu ici au sens d’Etat policier, d’état despotique, voire d’état totalitaire avec tout ce que cela implique comme  violations des libertés individuelles et collectives et comme déni des droits fondamentaux. Ce type d’ordre ne laisse d’autre alternative à ceux qui en subissent les injustices que la révolte violente. Incapable d’accepter les mécanismes d’expression et de règlement pacifique des contradictions et des conflits sociaux, «l’ordre» est condamné à vivre et à mourir par la violence, laquelle  débouche à son tour sur le désordre, l’anarchie, l’insécurité permanente, c’est-à-dire, le retour à l’état de nature ou si l’on veut, la loi de la jungle, l’autre menace que pointait Paul Valéry et bien  des siècles avant lui, HOBBES, dans son Léviathan.

Pour éviter les deux dangers de l’ordre et du désordre, il n’ya pas d’autre solution que de combiner démocratie (c’est-à-dire le système qui fonde les pouvoirs de l’Etat sur la volonté populaire et les limite par le droit qui en est l’expression) et la sécurité, (c’est-à-dire la garantie du respect par tous des règles communes édictées par l’autorité publique, ce qui suppose que celle-ci ait la capacité d’imposer ces règles à tous- individus et groupes- quelle que soit leur nature et leur importance) ce qui nous mène au cœur du sujet, en soulignant d’emblée, les rapports dialectiques entre conflits , démocratie et sécurité.

Il ne fait pas de doute que les conflits internes ou transfrontaliers, hélas nombreux, ont souvent pour cause essentielle voire déterminante une accumulation de déficit de démocratie.

Il est aussi établi que là où il y a un conflit armé, là où des tensions sociales fortes persistent,là où les revendications politiques trouvent leur expression dans des actes violents, dans ces lieux et sous ces cieux, la démocratie a  souvent fait  défaut ou n’a été qu’un simulacre , une simple parodie.

La Démocratie est, d’abord, et avant tout un mode pacifique de conquête et d’exercice du pouvoir; un esprit d’humilité; elle implique la tolérance,  la concertation, le débat contradictoire,  l’écoute de l’autre, l’association du plus grand nombre dans la prise de décision.  Les conflits violents naissent de l’exclusion économique, politique ou culturelle. Ils n’ont pas de raison d’être dans un système qui consacre et garantit le respect des droits fondamentaux en ce  compris le droit de choisir ses dirigeants et d’en changer conformément aux règles que le peuple s’est donné.  Dans un système démocratique,l’adversaire politique n’est pas un ennemi à abattre mais un vis-à-vis, un partenaire et peut être un allié potentiel. Dans une démocratie, le pouvoir n’est le monopole de personne.

Dans un système démocratique, l’arbitrage des conflits se fait, justement, sans violence, à travers les institutions publiques, politiques ou judiciaire. La séparation des pouvoirs garantit généralement l’impartialité des décisions, conséquence de l’égalité de tous devant la loi. Les rancœurs collectives se résorbent ainsi plus aisément sans laisser place à l’accumulation de haines  génératrice de conflit violent. La démocratie a une vertu apaisante.

Combien de fois à l’issue de la lutte que notre parti a engagé, ces deux dernières décennies, pour l’instauration d’une démocratie réelle , dans notre pays , la Mauritanie, des militants de tout âge , et des jeunes, en particulier , sont venus me dire – à l’occasion des nombreux événements liberticides qui émaillent notre vie politique – que face à la fraude électorale systématique, à l’appropriation des moyens de l’Etat , à la domestication de la Justice, au contrôle des medias publiques… La seule voie du changement qui vaille ne peut être que celle des armes, c’est-à-dire du conflit ouvert.

La déception a conduit des milliers de jeunes à la voie sans issue de l’extrémisme politique et religieux.

En somme, l’absence de perspective de changement pacifique par les urnes , le maintien au pouvoir par la force, les exclusions de toute sorte mènent immanquablement au changement ou tout au moins à sa quête par la seule force des armes, aux coups d’Etat répétitifs réussis ou déjoués, à la rébellion ouverte ou latente, à la violence aveugle et aux tensions identitaires.

Chers camarades,

La demande démocratique n’est pas seulement une revendication légitime des citoyens de nos pays vis-à-vis de leurs gouvernants;

Elle est aussi, dans un monde désormais globalisé,  une revendication non moins légitime des Etats en développement et de leurs Peuples  vis-à-vis de la Communauté Internationale, c’est-à-dire, pour l’essentiel, les Etats qui écrivent , édictent et mettent en exécution la norme internationale , pour plus d’égalité et de justice.

La politique de  ‘’ deux poids , deux mesures’’ dans la prise des décisions parfois reprochés aux organismes internationaux, le soutien ouvert à certaines dictatures, les inqualifiables actes d’injustice que subissent, en particulier, au quotidien et depuis plusieurs décennies , le Peuple palestinien, la destruction sur la base de motifs fallacieux ( les introuvables armes de destruction massives) de l’Irak le pillage de ses ressources naturelles et de celle d’autres pays en développement, comme le Congo , le recours des forces internationales, venues nous dit-on instaurer la démocratie, à la torture, aux exécutions et séquestrations extra judiciaires, constituent, il faut le dire des actes attentatoires à la légalité internationale et à la démocratie entre les Etats et les Peuples.

Chers camarades,

Regardez autour de vous. Les conflits naissent, s’installent et persistent là où la démocratie à ses deux niveaux ,national et international fait cruellement défaut.

Mais la Démocratie fait face aujourd’hui à un péril particulièrement grave, celui que sa négation a engendré: l’insécurité. Certes des motifs politiques sont souvent la cause latente des conflits, mais d’autres raisons moins avouables les alimentent et les entretiennent; je fais allusion aux filières du trafic de la drogue et de l’émigration clandestine.

Or sans l’instauration de la paix civile,  sans l’éradication des bandes du crime organisé qui écument une partie de plus en plus grande de l’espace sahélien en particulier, il est illusoire d’envisager la construction d’institutions politiques démocratiques. Il faut renforcer la capacité des Etats sahéliens  à imposer la loi aux hors la loi.

Au sein de l’Internationale Socialiste, nous pensons que l’Ordre et la Démocratie ne sont guère antinomiques. Justifier le maintien des dictatures par la nécessité de garantir l’Ordre est à la fois une erreur politique et une attitude morale insoutenable.

Certes, maintenir  l’ordre  et la sécurité (ou plus exactement les restaurer) nécessite l’utilisation des moyens logistiques et militaires à la mesure des foyers d’insécurité que constituent les bandes et les milices organisés.

Mais l’intervention armée ne peut extirper la racine du mal. Celui-ci, avons-nous dit est lié au déni des droits élémentaires, droits civils et politiques (droit à la liberté, droit à l’égalité, accès à la justice, respect des règles de dévolution pacifique du Pouvoir) mais  aussi droits économiques et sociaux ( droit à l’éducation, droit à la santé, droit à l’emploi, droit à un revenu minimal..), droit des peuples à l’égalité. Il faut donc agir de manière  urgente et durable pour transformer  des Etats  qui ne le sont pas en démocraties efficaces, c’est-à-dire en Etats où les «sujets» deviennent des citoyens à part entière dont les droits sont respectés, avec tout ce que cela implique en termes de renforcement des capacités institutionnelles et financières des Etats mais aussi en termes de modification dans les modes de gouvernance politique et économique. La légitimité  sociale de l’Etat (au-delà de celle de ses dirigeants), la seule à pouvoir concilier démocratie et sécurité, est à ce prix.

Parallèlement, il faut conjuguer les efforts, au plan international pour instaurer plus de justice dans un ordre économique abandonné aux seuls rapports de force et au jeu de la finance internationale, laquelle ne connait que ses intérêts immédiats. Il faut veiller à ce que  la loi internationale soit la même pour tous et que son application ne soit plus sélective. Un en mot, il faut  promouvoir l’Etat de droit et la démocratie au plan international, renforcer les mécanismes de solidarité à l’échelle mondiale, promouvoir et développer les valeurs communes entre les peuples tout en restant ouvert à la pluralité des cultures.  Vaste programme, dira t-on! Mais qui a dit que  le couplage de la démocratie et de la sécurité pour surmonter les conflits était une mince affaire? Non, ce n’est certainement pas une mince affaire. C’est même, à coup sûr, une grande ambition, un grand dessein qui s’inscrit parfaitement dans le projet socialiste et social-démocrate.

Je vous remercie.

Source: KASSATAYA

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