Aid El Adha : La corde au cou pour les pères de famille, le mouton reste intouchable.

Les « gorgorlous » ou débrouillards devront prendre leur mal en patience. La fête de l’Aid El Adha, mardi 16 novembre, risque d’être un couperet sur la gorge de nombreux pères de famille. Les prix des moutons affichés par leurs propriétaires sont hors de portée des familles pauvres.

 

Même s’ils vivent et mangent ensemble tous les jours, les moutons n’ont pas le même prix. A 48 heures de la fête du mouton, les appétits commencent à s’aiguiser. Les enfants commencent à s’impatienter. Les petites bourses continuent à scruter l’horizon. Des coups d’œil furtifs qui en disent longs sur le prix du mouton. Et pourtant, ils devront prendre leur mal en patience.
Dans cette matinée du vendredi 12 novembre, le sérail de Marbatt, réputé pour son affluence en période de fête, semble être un lieu maudit. Les milliers de bête qui attendent d’être sacrifiés le jour J, n’ont pas encore pris, preneurs. Pêle-mêle, ils attendent depuis des semaines, un samaritain qui les amènera loin de cette vie morne et terne. Depuis ce matin, une ou deux personnes sont venues aux nouvelles. Mais c’était sans compter avec la voracité de leurs propriétaires qui continuent de tirer la corde plus haute. Toujours le même refrain, 50000, 45000, 35000 et rarement 25000um. Des qui font reculer les clients. Qu’ils soient en groupe ou en solo, les vendeurs de moutons de Marbatt, gardent tous le même langage. Des habitués des lieux qui tiennent actuellement la corde et qui ne s’inquiètent pas sur l’avenir de leur cheptel. Ils croient dur comme fer que les clients vont affluer et se laisser bercer par leur jeu de chiffres. Un modus operandi ignoble, qui est loin d’arranger les populations à deux jours des festivités.
Pour ne pas frustré leurs enfants, certains pères de famille préfèrent tâter le terrain jusqu’au carrefour « Madrid, Nancy, là aussi, une ambiance morose différente de l’année précédente accueille les clients. En 2009, ces endroits grouillaient de monde et de bétail à pareille heure.
Ainsi, à 48 heures du festin, le pauvre citoyen « gorgorlou » continue d’avaler sa salive. Même le prix de son mouton habituel (carcasse) qui n’a jamais dépassé les15000um, est devenu introuvable. Sans pitié, les vendeurs, à l’absence d’une forte concurrence font monter les prix. Ils n’hésitent pas à proposer les moutons borgnes ou boiteux aux clients pleurnichards. Arnaque ou malhonnêteté, les vendeurs en ont cure de la détresse des populations. Pour eux, la fête de l’Aid el Kebir est le moment idéale pour se débarrasser du cheptel, mais pas à n’importe quel prix. Qui disait que la fête de l’Aid El Adha 2010 serait un bonheur pour la population. ? Faites un tour du coté des sérails et vous comprenez que les pères de famille ont la corde au cou. A ce rythme certaines familles pourront dire adieu au traditionnel « méchoui « et les bouchers pourront préparer dés à présent, de nouvelles esses. Car, ils pourront être une porte de sortie pour des milliers de famille, jugulé par une crise financière qui est loin de connaître son épilogue.
 

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 14/11/2010

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