À l’issue de la troisième session de négociations sous l’égide de l’ONU entre le Front Polisario et le Maroc, le premier a demandé une commission d’enquête sur le démantèlement du camp de Laayoune, chef-lieu du Sahara occidental. Si les Nations unies n’ont pas encore répondu, pour Khalid Naciri, le ministre marocain de la Communication, il n’en est pas question, comme il l’a expliqué à RFI jeudi 11 novembre. « Non, nous ne sommes pas favorables » à une commission d’enquête internationale, a-t-il indiqué, s’emportant contre « ces gens-là qui n’ont aucune leçon à donner à personne ».
Heurts et négociations
Lundi 8 novembre au petit matin, les autorités marocaines ont entrepris de démanteler le camp des contestataires installés aux abords de Laayoune. L’opération ne s’est pas déroulée sans violence puisqu’elle s’est soldée par la mort de 11 personnes, selon un dernier bilan. Selon Rabat, dix d’entre elles étaient des policiers ou forces auxiliaires. Le Front Polisario parle lui de 11 morts Sahraouis et plus de 150 disparus.
Le Front Polisario a vivement critiqué cette attaque du camp, où s’étaient installés des militants qui réclamaient de meilleures conditions de vie. Il a par ailleurs reproché au Maroc d’avoir procédé à ce démantèlement au moment de la reprise des négociations entre les deux parties sur le sort du Sahara occidental. En effet, elles se sont retrouvées à New York le jour même pour une réunion informelle sous la médiation des Nations unies. Les deux parties se sont quittées sans parvenir à avancer sur la question de l’avenir du Sahara occidental, rattaché au Maroc en 1975.
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, demande un référendum d’autodétermination, tandis que Mohammed VI est prêt à accorder une large autonomie, mais sous la souveraineté du royaume chérifien.
Source : Jeune Afrique le 11/11/2010