La suspension par la CAF pourrait contribuer à redorer le blason du football en Mauritanie

Lorsque la Confédération Africaine de Football a sanctionné la Mauritanie par une suspension de trois ans pour s’être retirée de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, de nombreux supporters ont pensé que cette décision allait signer l’arrêt de mort de ce sport dans le pays. Mais d’autres considèrent aujourd’hui cette parenthèse forcée comme une occasion de regagner des forces et de faire une nouvelle apparition sur la scène footballistique africaine.

Après le match nul du mois d’août lors de la rencontre amicale face à la Palestine, le président de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM) Mohamed Salem Ould Boukhreiss avait, à la surprise générale, annoncé le retrait prématuré du pays de ce championnat.

Ould Boukhreiss avait expliqué lors de sa conférence de presse du 18 août que le pays ne disposait pas d’une équipe forte capable de le représenter correctement et avait souligné la nécessité de travailler aux niveaux inférieurs pour faire revivre le football en Mauritanie. Il avait également annoncé que la pénalité encourue par la Mauritanie ne dépasserait pas 1 584 800 ouguiyas (4 000 euros) payables à la CAF.

Or, la suspension de la Mauritanie ne privera pas seulement le pays des qualificatifs à la CAN 2012, mais aussi de la Coupe d’Afrique des Nations 2013, dans la mesure où la CAF a choisi les années impaires pour s’adapter au calendrier de la FIFA.

Depuis cette annonce, certains responsables de clubs ont demandé que les autorités de la Fédération reviennent sur leur décision, qualifiant le retrait de la Mauritanie une semaine seulement avant le coup d’envoi du premier match contre le Burkina Faso de volte-face inacceptable, et accusant la FFRIM d' »irresponsabilité ». Le mandat de la Fédération actuelle expire en juillet 2011.

Moustapha Sall, l’entraîneur des Mourabitounes au moment de ce retrait, a partagé la frustration des joueurs et des supporters.

« C’est injuste pour des joueurs qui se sont préparés pendant deux ans de s’entendre dire au dernier moment qu’ils ne joueront pas. Ces joueurs dont certains seront privés à jamais de l’équipe Nationale A à cause de leur âge n’auront jamais l’honneur de porter le maillot national », a-t-il déclaré à Magharebia.

« D’autre part, c’est en participant qu’une équipe peut progresser. A titre d’exemple, le Botswana que nous avons battu en 2006 est aujourd’hui premier de sa poule en éliminatoires, devant la Tunisie », a-t-il poursuivi, ajoutant que cette suspension de trois ans doit être mise à profit pour préparer des changements de grande ampleur.

Certains sont même allés plus loin dans leurs accusations, tenant le Ministère des Sports pour responsable de ce retrait. Selon l’ancien gardien de but international Baba Sangare, un tel retrait n’aurait jamais été possible sans l’aval des autorités, et son résultat provoquera des dommages encore plus importants au football mauritanien.

La Fédération mauritanienne de football a tenté de minimiser la situation en insistant sur l’aspect positif de ce retrait. Certains estiment que cette suspension permettra à l’équipe de se préparer pour les années à venir et aidera la fédération à rajeunir le football mauritanien.

Les responsables du Ministère des Sports ne se sont livrés à aucun commentaire, qualifiant la situation de « responsabilité de la Fédération mauritanienne de football ».

« La Fédération est autonome et doit assumer ses responsabilités », a déclaré le conseiller au ministère Sid Ahmed Ould Houssein.

Quoi qu’il en soit, ce retrait et la suspension qui s’en est suivie ont attiré l’attention sur la gestion du football mauritanien. Des tracts réclamant la démission du président actuel circulaient déjà lors de la finale de la Coupe. Les protestations devraient se poursuivre, dans la mesure notamment où la prochaine saison du championnat national prévue pour le 3 décembre n’a pas encore débuté.

Mohamed Foily Samba Vall

Source  :  Magharebia le 09/11/2010

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