Le droit à l’info budgétaire ?

Le droit à l’info  budgétaire ‘voici’ une thématique ne requérant point, jusque-là,  l’importance adéquate chez nous. Pourtant,  elle  est en vogue aujourd’hui de par le monde. De quoi s’agit-il au juste ?

 

L’indice du budget ouvert(IBO) est, pratiquement,  l’unique  outil  de mesure de la transparence et de la responsabilité budgétaire au monde. 

 A en croire l’ONG qui veille à le rendre public tous les deux ans, il est  indépendant, comparatif et régulier. Celle-ci vient, tout récemment,  de publier son fameux  rapport annuel. 

Il est question  » d’un indice  ciblant  plusieurs pays et  ayant comme finalité primordiale  de mesurer l’accessibilité des citoyens  à l’information budgétaire pertinente ».  94 pays ont été retenus  cette année  par les experts dans le cadre de la collaboration de Transparency Maroc avec le Partenariat Budgétaire International (IBP).  
La Mauritanie n’y   figure  pas encore.  Pour être performant 8 documents clés  budgétaires  doivent   être publiés lors de l’année.  Il s’agit : d’un  rapport préalable au budget; d’un  projet de la loi de Finances; de la  loi de Finances adoptée; d’un   budget citoyen; d’un  rapport en cours d’année; d’un  rapport en milieu d’année; d’un rapport de fin d’année   et d’un rapport d’audit;   

Dans le continent noir, l’Afrique du Sud  occupe une place confortable  à côté  du club très fermé  des pays les plus performants en matière de transparence budgétaire   notamment  avec  la nouvelle Zélande, le Royaume Uni,
la France,
la Norvège,
la Suède et les Etats Unis. 

Cependant, dans le groupe des  cancres on signale, entre autres, la présence du  Maroc, de  l’Algérie, de  l’Afghanistan, du  Sénégal, du  Soudan,  du  Yémen, de  l’Egypte , du  Liban et  de   l’Irak, etc.         

D’aucuns considèrent, en outre,  l’information utile dont les citoyens  ont besoin comme étant  un carburant  incontestable pour des démocraties balbutiantes.  C’est en tout cas, le cas de
la Mauritanie à l’instar des autres pays du Maghreb et de la sous- région ouest africaine 

Or l’information budgétaire ne permet, dans ces pays,   que difficilement d’expliquer  la ‘corrélation’ entre les prévisions de revenus et les dépenses du gouvernement. 

La langue est-elle  un outil d’intelligibilité de l’information, s’interrogeait, ainsi, le journal marocain l’économiste. 

 » A quoi sert  de publier  des documents difficilement  compréhensibles ? 

Les parlementaires  eux-mêmes n’y arrivent pas alors  qu’ils sont censés parcourir 1000 pages  pour discuter  le budget […]       

Ces spécialistes des finances publiques ayant travaillé  sur l’IBO 2010  reconnaissent trouver des difficultés à pénétrer parfois un document budgétaire. Si des initiés parlent des textes hermétiques, qu’en est-il  des citoyens à moitié   analphabètes ou majoritairement démotivés ? » Que fait alors le parlement  Mauritanien ? 

Mohamed Fouad Barrada ( les Echos de la Tribune)

Source : La Tribune via  barrada.unblog le 03/11/2010

 

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