Phosphate de Bofal : Pourquoi le retirer à la SNIM ?

La société nationale industrielle et minière (SNIM) serait sur le point de perdre le permis d’exploitation de la Mine de Phosphate de Bofal (région de Bababé). Selon des sources dignes de foi, le ministère de l’Industrie et des Mines, qui n’a jamais apprécié l’option de l’octroi de ce gisement à la SNIM, aurait décidé de le céder à une entreprise indienne : IFFCO.

Cette dernière avait réussi à acquérir, à un prix dérisoire, les mines de ICS au Sénégal. L’entreprise indienne n’arrive pas cependant à faire fonctionner convenablement l’usine sénégalaise faute de quantité suffisante de concentré. Elle tourne au ralenti et espère donc corriger cette situation à travers une OPA sur les mines de phosphate en Mauritanie, encore vierges et prêtes à l’exploitation.
Selon nos sources, le prochain conseil des ministres, qui se tiendra demain jeudi, pourrait décider de retirer la licence d’exploitation de Bofal  à la SNIM pour la céder  aux indiens, apparemment bien appuyés au niveau du département des Mines. Si cela arrive à se confirmer, ce sera une véritable aberration, un bradage des intérêts supérieurs de la Nation et une atteinte à la logique et au bon sens.
Déjà, le retrait du permis d’exploitation à Sophosma, une société privée appartenant à des mauritaniens et des allemands, n’était pas légal. Mais il était placé sous la bannière du contrôle par l’Etat des richesses publiques. Un objectif qui, quoi que discutable, passait assez bien dans l’opinion. Mais cela n’était, semble-t-il, qu’un montage passager conçu par le ministère avant de pouvoir octroyer le ‘’butin’’ à un étranger qui a su certainement  convaincre certains responsables véreux afin de faire du lobbying en sa faveur. N’eut été l’intervention du président Aziz, l’octroi des Mines de Bofal aux indiens se serait fait directement après le retrait du permis d’exploitation à Sophosma. Mais qu’est-ce qui justifie aujourd’hui une telle décision contraire à la logique et à la législation minière ?
Il n’y a vraiment pas de raisons objectives qui militent en faveur d’une telle aberration. En effet la SNIM a bénéficié du permis d’exploitation de Bofal au mois de juillet dernier. La réglementation minière lui accorde un délai de 24 mois pour exploiter le minerai. Logiquement, la SNIM dispose encore de vingt mois.
Autre argument important, le code minier réserve les permis d’exploitation exclusivement aux sociétés nationales. Alors comment peut-on comprendre que l’on viole la loi, dépossède une société nationale pour permettre à un étranger, qui peine chez nos voisins sénégalais à respecter ses engagements, de venir s’installer aisément chez nous. A qui profite tout cela ? Une interrogation qui mérite d’être posée par les décideurs avant d’agir !

RMIBILADI

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