Au secours, l’exode rural en force !

Depuis quelques jours c’est la ruée vers Nouakchott, la capitale politique du pays. Cette course effrénée s’est faite remarquer d’abord, par le nombre inexpliqué d’inscriptions dans les écoles publiques, surtout à Toujounine où les pouvoirs publics ont décidé l’attribution des terrains sous réserve de présence réelle des habitants.

Le coût du transport en provenance de l’intérieur a doublé voire triplé. A titre d’exemple, le ticket de transport de Kiffa est passé de 5000 à 14.000 UM et celui de Aioun à 17.000 UM. Pourtant, lors du dernier conseil de ministres, il a été décidé l’interdiction totale de vente des lots en question mettant à contribution les notaires de la place. Mais on se souvient que les terrains de Sebkha, Ksar et Socogim Tevragh-zeina étaient aussi interdits de vente. Ce n’est pas pour autant qu’ils n’ont pas été vendus et revendus plus d’une fois.

Ce mouvement de l’intérieur est dû en partie, au fait que plusieurs responsables détiennent chacun, à lui seul plusieurs dizaines de lots qui servaient à arrondir de façon extravagante les fins des mois par leurs ventes. Avec cette nouvelle mesure, vaut mieux offrir aux siens des terrains ne serait-ce que pour se couvrir.

Par ailleurs, l’on a remarqué aussi ces derniers jours que plusieurs habitants des quartiers chics de Nouakchott vident les lieux le soir pour aller répondre présents à l’appel en cas de contrôle. Ces mêmes personnes sont propriétaires de plusieurs maisons en plus de celles qu’elles habitent. Les pauvres peuvent circuler, il n’y a pas de place pour eux.

Le Président de la République a beau vouloir aider les plus démunis que les plus nantis s’y opposeront, et tous les moyens sont bons, à la guerre comme à la guerre. Ils vont prendre leurs places, ils leur proposeront de racheter le peu qu’ils auront eu pour aller squatter ailleurs, comme ils l’ont fait à Hay Saken pour provoquer l’ire du Président et le décourager de toute entreprise bienveillante à l’endroit des pauvres.

C’est comme pour les nominations, les ministres proposent toujours les leurs au grand dam des cadres qui méritent des promotions. Après coup, ils vont se lamenter dans les salons de Nouakchott  pour dire  que c’est le Président de la République qui impose des noms. Comme pour les nominations arbitraires au sein du parti au pouvoir des barons du PRDS qu’on n’hésite pas à mettre sur le compte du Président de la République. Il a vraiment bon dos, comme on dit !

Tout ceci n’augure de rien du tout, si ce n’est d’un sabotage délibéré à l’action et au programme du Président de la République.

Source: GPS