La naissance de cette coalition a été annoncée le 10 octobre 2010 à Nouakchott au siège du forum national des organisations des droits humains (FONADH). Cette coalition, qui reste ouverte, regroupe des personnalisé mauritaniennes et des organisations de la société civile. A l’occasion du lancement de ses activités, ses membres ont déclaré, solennellement « leur adhésion à la proclamation de l’abolition de la peine de mort. » La coalition entend se joindre à la campagne mondiale pour l’abolition de la peine capitale. »
Dans la déclaration portant naissance de la coalition, il est cité plusieurs arguments contre le maintien de la peine capitale. D’abord, « c’est une peine qui n’est ni utile, ni nécessaire et n’est point la panacée pour mettre fin aux crimes atroces. Son application met définitivement à terme toute possibilité pour la victime de cette punition, de bénéficier de la vie, surtout en cas d’erreur judiciaire. »
Ensuite, « la jeune nation mauritanienne a été très tôt affectée par la pratique de la peine de mort et, pour beaucoup de cas, ces peines ont été définitives et hâtivement exécutées, sans que les victimes n’aient eu droit à un procès équitable…. » Pour les membre de la coalition, « « la peine de mort- est une violation de la protection du droit à la vie et de l’interdiction de la torture et des traitement inhumains et dégradants.» Et « Cette interdiction est absolue, il ne peut y être dérogé en aucune circonstance.»
« Au 21 eme siècle, il est inadmissible de continuer d’appliquer la peine de mort. La coalition va engager une campagne pour l’abolition auprès de tous… » a dit Sarr Mamadou secrétaire exécutif du FONADH
Tout condamné à mort sera fusillé » Dispose l’article 12 du code pénal mauritanien. Et les articles prévoyant la peine capitale, il en existe beaucoup dans ce code : 67, 68, 88, 90, 92, 96, 278…La trahison, l’insurrection, l’assassinat, le parricide…sont, entre autres infractions, passibles de la peine jugée inhumaine et dégradante par les défenseurs des droits humains.
En Mauritanie, comme dans tous les pays musulmans, on hésite à franchir le pas de l’abolition. » C’est une peine prescrite par l’Islam. Elle ne doit pas être abolie » pense la rue mauritanienne comme celle des autres pays musulmans. Pas seulement la rue, la Mauritanie a voté contre la résolution contre la peine de mort de la Commission des droits de l’homme à Genève le 21 avril 2004. Aucun des pays de la région Moyen Orient Afrique du Nord n’a aboli la peine de mort. En mauritanien, aucune formation ne politique n’est ouvertement contre la peine capitale. Sans la parenthèse de l’application stricte de la Charia en m en 1983, les dernières exécutions capitales en Mauritanie remontent à 1987. Depuis, comme dans beaucoup de pays musulmans, il y a une abrogation de fait de la peine capitale. Elle est prévue. Il arrive même qu’elle soit requise, mais elle est rarement appliquée.
Khalilou Diagana
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 12/10/2010