Les Etats du Sahel-Sahara coordonnent la lutte contre al-Qaida

Les chefs d’état-major des armées algérienne, malienne, mauritanienne et nigérienne se sont rencontrés au siège du commandement militaire conjoint de Tamanrasset dimanche 26 septembre en vue de coordonner leurs efforts dans la lutte contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

 

Cette réunion en Algérie a coïncidé avec de nouveaux développements dans l’affaire des sept ressortissants étrangers, parmi lesquels cinq Français, enlevés au Niger le 16 septembre.

« Cette réunion est opportune à la lumière des récents évènements survenus dans la région », a déclaré le colonel Saba Mabrouk, porte-parole des chefs d’état-major.

« Au vu des développements dans la région depuis notre dernière rencontre« , a déclaré le général Ahmed Gaid Saleh, « nous devons assumer nos responsabilités et respecter nos engagements et l’activation du travail effectif sur le terrain. »

Il a souligné que l’Algérie avait organisé cette réunion pour « explorer les domaines de coopération » et les porter « à un niveau supérieur, ainsi que pour clarifier toutes les conditions existantes, comme ouvrir la voie à une action réelle, et parvenir aux objectifs mis en avant dans la stratégie de lutte contre le terrorisme et le crime organisé ».

Les récents enlèvements au Niger peuvent avoir « donné une nouvelle occasion de souligner la nécessité d’efforts coordonnés entre les pays concernés pour lutter contre les menaces terroristes dans la région », a indiqué à Magharebia Houcine Boulahia, un spécialiste de la sécurité.

Le sort des otages retenus par al-Qaida a été au menu de l’ordre du jour des responsables de la sécurité au Sahel-Sahara ces jours derniers.

« J’ai vu les otages. Ils sont tous en vie », a déclaré un responsable malien, qui a souhaité conserver l’anonymat, à l’AFP. Ce négociateur n’a fourni aucun détail de sa rencontre avec les otages et leurs ravisseurs.

« Il faut un maximum de discrétion. C’est pour rassurer les familles que nous donnons l’information, mais ne nous en demandez pas plus », a ajouté cette source malienne.

Les autorités françaises ont également toutes les raisons de penser que les otages sont en vie. « Les pourparlers ne sont pas engagés, mais nous sommes ouverts à toute conversation. Nous sommes prêts à discuter avec les ravisseurs », a indiqué une source française.

Les otages seraient détenus à la frontière malienne, dans la région désertique de Timetrine.

Vendredi, le chef d’état-major des armées françaises, le général Edouard Guillaud, a déclaré que la France était prête à « engager le contact à tout moment » avec AQMI.

Pour sa part, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a renouvelé les objections de son pays au paiement d’une rançon. S’exprimant lundi devant l’Assemblée générale des Nations unies, il a déclaré que « des efforts considérables doivent encore être déployés par la communauté internationale pour éradiquer cette menace transnationale ».

Il a poursuivi en affirmant que “cette pratique est totalement erronée, [et] constitue une source de financement importante pour le terrorisme”.

En Mauritanie, où les forces militaires sont engagées dans des affrontements avec des groupes d’AQMI dans le nord du Mali depuis le 17 septembre, les avis divergent.

« Cela menace la stabilité de la Mauritanie, d’autant plus que notre pays est engagé dans le commandement unifié de Tamanrasset alors que toutes nos opérations militaires sont plutôt coordonnées avec la France, ce qui va gêner nos partenaires et voisins qui sont engagés comme nous dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue dans la zone saharo-sahélienne », a expliqué Sid’Ahmed Ould Mohamed Lemine à Magharebia.

« Que nos troupes combattent hors du territoire mauritanien, c’est une bonne chose, cela nous permet au moins de repousser le plus loin possible les bases arrières d’AQMI. Souvenez-vous, ces groupes ont attaqué à plusieurs reprises nos soldats sur notre sol », a expliqué Mohamed Mahmoud Ould Moctar dans un lycée de Nouakchott.

« Si maintenant l’action de nos militaires permet de libérer des otages, c’est tant mieux », a-t-il ajouté.

Walid Ramzi à Alger et Hamdi Ould Cheikh à Nouakchott

 

Source  :  Magharebia le 28/09/2010

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