Fête de l’Aïd El Fitr : Un moment de pression et de joie collective

A quelques jours de la fête de l’Aïd el-Fitr, les visages des musulmans commencent enfin à s’illuminer. Les marchés continuent d’afficher pleins, malgré la conjoncture et les menaces d’un ciel capricieux qui refuse de refermer ses vannes. Un sentiment de réjouissance des fidèles qui marque la fin du mois sacré de Ramadan. Ouf, les gloutons pourront bientôt sortir de leur coquille ; la fête de l’Aïd tant attendue par les anxieux est prévue le vendredi 10 aout, d’après le Projet Islamique d’observation du Croissant lunaire. Une fin heureuse du mois béni qui commence néanmoins à prendre en otage les pères de famille étranglés par les dépenses et les caprices de leurs rejetons. Une aubaine pour les commerçants, notamment les vendeurs de poulets qui commencent déjà à se frotter les mains. Pour être au rendez-vous le jour J, ces derniers se sont installés aux coins des rues et des marchés pour ravir la vedette aux autres marchands et bouchers de la place. Une rude concurrence qui s’annonce déloyale, malgré les légères différences entre leurs produits. Ainsi, à quelques jours de l’Aïd el Fitr, le kilo de poulet se négocie à 1400 ouguiyas, le kilo de mouton à 1200 ouguiyas, le kilo de veau à 1000 ouguiyas. Des prix qui s’annoncent comme une utopie pour le pauvre citoyen qui n’a pas encore fini de colmater les brèches béantes laissées par les dépenses du Ramadan. Pour fuir ce supplice, le client peut se rabattre chez les vendeurs du marché du 5eme arrondissement qui proposent le kilo de cuisse à 600 ouguiyas, le poulet congelé ou perdrix à 900 ouguiyas le kilo. Autre alternative pour sortir des jougs de la fête : les boutiques Ramadan. Ces lieux qui proposent diverses denrées alimentaires à des prix réduits semblent jouer actuellement le rôle d’équilibreur. Une chance pour le panier ménager d’éviter les brouhahas et l’inflation des prix du marché.

Après la marmite, place aux caprices des enfants.
A Nouakchott, la ruée des citoyens sur les marchés et les magasins de vêtements provoque d’énormes embouteillages qui bloquent la circulation.
Les ventes de prêt-à-porter atteignent des records à l’occasion des fêtes religieuses pendant lesquelles les gens veulent porter des habits neufs, quitte à s’endetter pour cela. Une autre équation qui vient asphyxier les pères de famille à cette fête de l’Aïd El Fitr.
En véritables sangsues, les enfants n’hésiteront pas à faire monter l’adrénaline de leurs parents pour obtenir des habits flambants neufs. Des habits qu’ils arboreront fièrement auprès de leurs amis le jour de la fête pour semble-t-il « sauver la face de leurs parents »
Des moments de pression et de joie collective qui font le charme de l’Aid El Fitr.
La fête de l’Aïd el-Fitr communément appelé « Aïd es-Seghir » au Maghreb et « Korité » au Sénégal ou au Mali est célébrée tous les 29 ou 30 jours après le début du mois de ramadan, selon les années. Tous les ans, la date de l’Aïd el-Fitr est avancée de 10, 11 ou 12 jours par rapport au calendrier grégorien car le calendrier musulman est lunaire. La prière (salatou el aïd) a lieu en début de matinée et est effectuée dans une mosquée. Après la prière et selon les pays, les fidèles, mais aussi les non croyants et les enfants visitent leurs proches et amis afin de leur présenter leurs vœux de l’Aïd.
Dialtabé

Source: Le Quotidien de Nouakchott

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