Exclusif « Mauritanie24 » : Pourquoi Mohamed Lemine Ould Dadde a été relevé de ses fonctions

Mohamed Lemine Ould Dadde a été relevé, ce 26 août 2010, de ses fonctions de commissaire  aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile par un décret de la Présidence de la République.

Une mission de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) qui a entrepris de s’intéresser aux marchés publics relevant du CDHAHRSC a rendu un  premier rapport jugé accablant. En jeu : des distractions de fonds publics sous diverses formes et selon diverses modalités, se chiffrant à quelque trois milliards d’Ouguiya . Mis en cause : l’ancien commissaire Mohamed Lemine Ould Dadde, le directeur administratif et financier du CDHAHRSC, le directeur du Projet d’Eradication des Séquelles et de l’Esclavage et plusieurs autres cadres de ce commissariat. Depuis la publication de ce rapport, Ould Dadde a compris qu’il est en sursis et que la membrane protectrice de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ne vaut rien devant  le combat du Président de la République contre les détournements de deniers publics. Des auditeurs de la Cour des Comptes qui ont aussi épluché les comptes du CDHAHRSC ont confirmé les conclusions de la mission de l’IGE conduite par Sidi Mohamed Ould Boyda. Depuis, Ould Dadde a perdu tout son crédit auprès de son administration et auprès des autres structures de l’Etat. Le 24 août dernier, et sans coordonner avec  le comité interministériel chargé d’apporter l’aide et l’assistance aux familles sinistrées, suite aux dernières pluies, il préside dans la zone d’accueil des populations déplacées située dans la moughataa de Riyadh une opération de distribution d’une quantité de produits alimentaires et d’un certain nombre de tentes et de moustiquaires au profit des 500 familles déplacées de la zone de « Leghreiga » à El Mina. Ces mêmes familles ont déjà bénéficié d’une distribution similaire du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). Mais pour Ould Dadde, l’essentiel était de lire un discours qui puisse lui éviter les labyrinthes de la prison de Dar-Naïm. Agité, il déclare : « Ces aides s’inscrivent dans le cadre de l’exécution du programme fixé par le comité interministériel chargé d’apporter l’aide et l’assistance aux familles sinistrées, suite aux dernières pluies, en application des orientations du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz visant à accorder l’intérêt nécessaire aux populations déplacées et à leur accorder aide et assistance ». Et Ould Dadde d’ajouter : «  les moustiquaires distribuées ont été produites par des anciens mendiants qui sont actuellement dans les centres d’accueil et de formation relevant du programme de lutte contre la mendicité. Cette expérience qui a permis à des mendiants de devenir des propriétaires d’ateliers de production et de venir en aide à des personnes nécessiteuses est unique de son genre en Mauritanie et peut être même dans le monde ». (De grâce, il ne faut pas rire)…
La nomination de Ould Dadde en août 2008 comme commissaire aux droits de l’homme,  à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, a été véritablement une erreur de casting. Sans aucun niveau et n’ayant aucune expérience, très vite, ses carences se passaient de commentaires. Aujourd’hui, le contexte a changé. Après le succès de la table ronde organisée par la Mauritanie à Bruxelles, notre pays  et ses partenaires ont convenu d’un mécanisme de suivi des résultats de la Table ronde, qui concernera essentiellement l’organisation d’une réunion d’information et de coordination avec les partenaires au développement, tous les six mois, sur le niveau d’exécution du troisième plan d’action du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Exit donc Mohamed Lemine Ould Dadde. La logique de bonne gouvernance ne permet pas qu’on puisse confier l’exécution du plan d’action du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté à Ould Dadde, impliqué dans l’attribution des marchés gré à gré de plusieurs centaines de millions d’ouguiya au CDHAHRSC. Le combat du Président de la République contre les détournements de deniers publics sera poursuivi sans relâche. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz l’a répété, ce 26 août 2010, plusieurs fois, en conseil des ministres.

Mauritanie24

NDLR: KASSATAYA se doit de rappeler à ses lecteurs que Mohamed Lemine Ould Dadde n’a pas été « relevé de ses fonctions ». Le communiqué de la Présidence de la république indique qu' »il a été mis fin » à ses fonctions.

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