« Abou Zeid fait tout actuellement pour mettre en danger la vie des deux otages espagnols », a indiqué à l’AFP un responsable du canal traditionnel malien qui mène les négociations en vue de la libération des otages dans le Sahel.
« Il fait pression » sur Mokhtar Benmokhtar, alias Belawar, chef de l’unité d’Aqmi « qui détient les deux otages espagnols, pour ne pas les libérer. C’est une réaction contre le dernier raid franco-mauritanien », a ajouté ce responsable, affirmant que « de jour en jour, les pressions se font sentir ».
« Benmokhtar résiste, mais il peut rapidement être dépassé par les évènements », selon ce responsable.
Une autre source régionale, non malienne, également impliquée dans les tractations en vue de la libération des deux ressortissants espagnols, a confirmé l’information.
« Certains pensent que c’est une technique de négociation, mais il faut prendre la menace au sérieux. Abou Zeïd, après le raid franco-mauritanien, met la pression sur Belmokhtar, pour empêcher la libération des deux Espagnols. Leur cas peut très rapidement s’aggraver », a expliqué cette source.
Le groupe de Mokhtar Benmokhtar retient toujours en otage les Espagnols Albert Vilalta et Roque Pascual, enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie et emmenés au Mali. Il avait libéré en mars Alicia Gamez, enlevée en même temps qu’eux.
Jusqu’à présent, le sort des deux otages espagnols suscitait moins d’inquiétude que celui sort des otages exécutés (un Britannique et un Français) par le groupe d’Abou Zeïd, car les motivations de Belmokhtar sont essentiellement financières, non religieuses, selon des experts d’Aqmi.
Aqmi a renvendiqué le 25 juillet l’exécution d’un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, après l’échec d’un raid militaire franco-mauritanien mené au Mali le 22 juillet pour tenter de le retrouver et au cours duquel sept djihadistes avaient été tués.
Le groupe d’Abou Zeïd avait déjà exécuté il y a quatorze mois un autre otage occidental, le Britannique Edwin Dyer.
Source : AFP via ani.mr le 14/08/2010