Pourquoi les frondeurs contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi sont-ils écartés de l’UPR ?

Le mouvement rectificatif du 6 août 2008 qui a remis le pays sur de bons rails est une réponse appropriée à la dérive vers laquelle allait tout droit la Mauritanie. C’est l’œuvre de vaillants officiers supérieurs de l’Armée, à leur tête l’actuel président de la République, qui ont mis un point à la dérive de l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

Mais il convient de rappeler, pour la petite histoire, que des femmes et des hommes s’étaient énergiquement élevé contre les pratiques de l’ancien président et celle de son épouse Khattou Mint El Boukhary. Ce groupe dont les membres les plus influents sont des parlementaires avaient été, à l’époque, baptisé « les frondeurs » par la presse et par les observateurs de la scène nationale. Où se situe aujourd’hui ce groupe ?

En effet, les frondeurs et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, se livraient une véritable bataille à couteaux tirés où phrases assassines et peaux de bananes se le disputaient. Le différend entre les deux camps était allé crescendo à tel point que le président Sidi avait menacé de dissoudre le Parlement après que 39 députés frondeurs de la majorité avaient menacé de déposer une motion de censure contre le gouvernement de l’époque,

En effet, dans un discours à la Nation, le président avait appelé les députés à revenir sur leur décision. Réaction immédiate des députés frondeurs. Leur porte-parole, Sidi Mohamed Ould Maham, a dénoncé une immixtion flagrante dans le travail parlementaire et le bras de fer prit une tournure plus aigue. Autant dire que chacun des deux groupes campait sur ses positions.

Parmi les membres les plus influents de ce groupe, on compte le sénateur et vice président du Sénat monsieur Mohcen Ould El Hadj ainsi que ses homologues de la chambre haute Yahya Ould Abdel Ghahar, Diop (ex-sénateur de Mbagne) et Cheikh Mohame Ould Znagui ainsi que les députés Sidi Mohamed Ould Maham, Mohamed El Moctar Ould Zamel, Mohamed Yahya Ould Kharchi, Mint Haimoud, Ghleiwa Mint Hdhana et d’autres encore. Il y avait également des hommes d’affaires qui soutenaient ce mouvement ainsi que de hauts cadres de l’administration à l’image de Mohamed Lemine Ould Aboye, Sidi Mohamed Ould Maadh (actuel DG de l’ENER), Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil, Didi Ould Maayouf, Mohamed Lemine Ould Chamekh et plusieurs autres noms qu’on ne peut citer dans les colonnes de notre journal. Durant tout le bras de fer, ce groupe a occupé la scène nationale pour avoir été aux premières loges de cette bataille sans merci qui a fini par emporter l’ex-président et son système.

De fait, les frondeurs n’ont pas tout simplement bataillé pour déloger Ould Cheikh Abdalahi de son moelleux portefeuille présidentiel mais ils militaient en faveur d’un projet de société qu’incarne le président Ould Abdel Aziz qu’ils ont soutenu à fond.

Aujourd’hui, ces hommes et femmes sont relégués au second plan. Alors que leur majorité s’était retirée avec éclat de l’ancien parti ADIL pour fonder un nouveau cadre politique regroupant et fédérant les soutiens du président de la République monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, en l’occurrence l’Union Pour la République ; ils en sont au pire exclus et au meilleur des cas, relégués au second plan. Les premiers sont totalement absents des instances dirigeantes du parti et les seconds sont maintenus comme des figurants dans la liste (pléthorique comme une Kercha) des membres du Conseil national.

Ces rescapés qui siégeaient à la plus haute instance du parti à savoir le bureau exécutif, en sont carrément exclus aujourd’hui. A voir la nouvelle configuration du parti, après le dernier congrès, on a comme l’impression que les membres fondateurs qui se sont largement investis pour la mise en place de ce parti, sont des étrangers. En effet, curieusement et à quelques exceptions près, la priorité a été donnée aux derniers arrivants. Pour la plupart ce sont les gens qui fustigeaient sans complaisance, Ould Abdel Aziz et son projet de société, qui se retrouvent dans les premières loges du parti au pouvoir.

Quelle leçon peut-on tirer de la marginalisation de ce groupe ? Ces frondeurs ont-ils tout simplement accompli leur mission ? Ou s’agit-il d’une pause tactique ? Vivement la réponse à ces deux énigmes !

La rédaction

Source : leveridique.info le 14/08/2010

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