La source qui a préféré gardé l’anonymat, inscrit cette démarche des services de sécurités mauritaniennes dans le cadre d’une stratégie cherchant à éviter la création de « cellules » dormantes qui pourraient apporter un soutien à Al Qaeda dans le domaine des renseignements ou de la logistique. Cette source sécuritaire a révélé que certains proches de détenus salafistes et des personnes soupçonnées d’entretenir avec eux des relations sont actuellement mises sous contrôle judiciaire. Il a ainsi évoqué parmi ces cas des personnes qui ont séjourné dans le passé en Europe et celui d’un frère d’un important prisonnier salafiste accusé d’avoir accompli des missions pour AQMI.
Le responsable indique que de fortes présomptions pèsent sur ces personnes qui pourraient, selon ses propos, avoir « mis en place des cellules dormantes capables de se remettre en activité à moyen et long termes ».
D’autres sources indiquent que des pays comme la France, l’Espagne et peut-être les USA travaillent actuellement à la collecte d’informations spécifiques sur ce genre de personnes. Ce qui laisse planer, selon certains, le doute sur la possibilité d’imbrication entre les investigations de la sûreté nationale et le travail accompli par des « espions » pour le compte de pays étrangers.
Toutefois, les autorités traitent ce dossier avec prudence depuis que des parents de prisonniers salafistes ont mis en cause les services de sécurité dans des cas de « torture » jusqu’à la mort, notamment contre le frère de Sidi Ould Sidna, l’un des principaux accusés du meurtre de touristes français en décembre 2007.
Ainsi, les pièces d’identité de l’épouse de Yahya Elliby, troisième personnalité d’Al Qaeda en Afghanistan, seraient confisqués actuellement par les autorités, selon les dires de cette dame, qui ajoute qu’elle et ses filles font l’objet d’une surveillance permanente et de vexations de la part des services de sécurité.
Ce genre de pratiques qui s’exerceraient sur les familles et personnes soupçonnées d’avoir des sympathies avec les salafistes soulève une vive polémique à Nouakchott entre le pouvoir et les organisations de défense des droits de l’homme, sur la nécessité de prendre les précautions qu’il faut pour parer à toutes éventualités, et celle de préserver aux citoyens leurs droits garantis par la Constitution.
Source : www.saharamedias.net le 06/08/2010