Tournée du docteur Kouchner au Sahel : Le médecin après la mort

(Burkina Faso). Après l’assassinat de l’humanitaire français Michel Germaneau, le président Nicolas Sarkozy s’est un peu départi de sa réserve et n’a pas été tendre, en ne s’embarrassant pas de gants pour dénoncer en des termes peu amènes « un acte odieux et barbare qui ne restera pas impuni ».

 Un ton qui se veut ferme et le propos incisif. Une fermeté rarement exprimée par un homme politique français d’un si haut niveau et qui rappelle, à s’y méprendre, quelques propos antérieurs bien menaçants d’autres responsables occidentaux.

Il n’avait pas tort, le n°1 français, de sortir de ses gongs, tant l’acte posé par ces barbus est abominable. Et, sauf erreur ou omission ,depuis plus de 20 ans, c’est la première fois que l’Hexagone s’est montrée incapable d’extirper des griffes de quelques ravisseurs un de ses ressortissants.

Mais, pour certains analystes de la géopolitique internationale, il n’est pas tout à fait exclu que ce vieil ingénieur retraité très actif de 78 ans – qui était domicilié à Marcoussis en région parisienne et qui souffrait du cœur – soit mort depuis déjà bien longtemps dans son cachot au fin fond du désert, faute de médicaments. Alors, cet ultimatum qui prenait fin le lundi 26 juillet dernier ne devait être que pour amuser la galerie. Plus que tout autre, ces islamistes qui écument la zone connaissent la psychologie occidentale, et usent et en abusent de manière éhontée.

Mais que pourra véritablement bien faire le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, envoyé par son patron Sarkozy pour rencontrer les autorités de la Mauritanie, du Niger et du Mali, pays où aurait été probablement exécuté le vieil humanitaire Michel Germaneau ?

L’objet de cette tournée du « French doctor » est de voir quelles mesures prendre avec les autorités de ces pays pour une meilleure garantie de la sécurité des Français dans cette partie du monde. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette tournée du docteur Bernard Kouchner ,cette concertation entre la France et ses trois ex-colonies survient après que le vieil Michel Germaneau est passé de vie à trépas. Et c’est comme qui dirait : le médecin après la mort.

Même si Sarkozy dit que cet acte ne restera pas impuni, que pourront bien faire la France et ses alliés africains dans cet espace désertique de 8 millions de kilomètres carrés aux conditions de vie rudes et où les partisans d’Al Qaïda se meuvent tels des poisons dans l’eau en toute impunité ?

Même si cette tournée du French doctor ne fera pas revenir à la vie l’humanitaire Michel, on ne peut s’empêcher de penser que cette concertation pourrait aider d’autres Occidentaux à ne pas tomber dans le piège, mortel, des islamistes. En cela, cette tournée au Sahel est un pas ; qui aurait dû être fait depuis déjà bien longtemps. Pour une synergie d’actions dans la lutte contre l’hydre terroriste.

 Boureima Diallo

Source  :  www.lobservateur.bf (Burkina Faso)  le 28/07/2010

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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