Algérie : Des terroristes détenus révisent leurs convictions “jihadistes”

À l’instar de ce qui s’est passé en Libye, en Égypte et en Mauritanie, suite aux appels des ulémas visant à contrecarrer les thèses takfiristes et jihadistes qui ont pris une ampleur inquiétante dans notre pays et ont légitimé les attentats kamikazes, l’objectif de cette révision, selon des sources proches des familles de ces détenus, est de “renoncer au takfir…

 et au terrorisme par le dialogue et le débat”. Apparemment, les premiers résultats ont été un succès. Certains parmi les prisonniers ont changé leurs convictions et beaucoup d’autres ont démontré leur aptitude à réviser leur idéologie et leur disponibilité à entrer dans ce débat et ce, malgré les réserves de certains.
Ils se disent convaincus par des ulémas qui étaient auparavant leurs guides spirituels et qui eux-mêmes ont lancé un appel aux terroristes pour déposer les armes, et affirmant que “les actes terroristes n’ont aucune justification dans la religion musulmane en Algérie”. Cette initiative a suscité beaucoup d’interrogations au début, à cause des suspicions qui entourent les terroristes. Beaucoup pensaient que les ulémas n’arriveraient pas à convaincre ces terroristes d’autant que beaucoup d’entre eux ont appelé au jihad en Algérie, avant de reconnaître la non-légitimité du jihad dans notre pays.
L’ex-recruteur du GSPC, le nommé Samir Sayoud alias Mosaâb Abdallah, avait révélé, lors d’un entretien avec la presse écrite, que le recrutement se faisait au sein des prisons, et qu’il en était l’un d’eux, tout comme il a appelé à remettre aux détenus les révisions de ces ulémas. Dans une première nationale du genre, quelques pavillons dans les prisons réservées aux terroristes sont devenus “un lieu d’échanges et de débats théologiques qui rejettent la violence”, nous dit-on.
D’ailleurs, on apprend que depuis quelques mois, ils font leur autocritique et réexaminent leurs convictions passées. Il y a lieu de rappeler qu’à côté des motivations idéologiques, il existe beaucoup d’autres, liées à des situations sociales particulières. Les détenus accusés de crimes liés à des activités subversives ne sont pas tous des terroristes convaincus. Ils peuvent avoir été conduits à la violence par des motifs liés à des tentations matérielles ou à des injustices qui pourraient être derrière leur adoption de l’idéologie radicale.
Notre source ajoute aussi que le nommé Saïfi Amari alias Abderazek El-Para, qui est détenu lui aussi, aurait rejoint cette initiative. Il avait déjà approuvé l’initiative de Hassan Hattab, fondateur du GSPC, et a lancé lui aussi un appel à ses ex-compagnons pour déposer les armes et renoncer aux enlèvements des étrangers.
À en croire des sources concordantes, il lancera prochainement un appel visionné dans ce cadre. Droukdel, l’“émir” du GSPC, aurait, selon des observateurs de la scène sécuritaire, perdu des partisans au sein des détenus d’autant que la plupart des terroristes élargis constituaient l’avant-garde de son organisation criminelle.

NEÏLA B.

Source  :  www.liberte-algerie.com le 20/07/2010

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