Les combattants d’Aqmi garantissent le passage des convois de cocaïne ou d’héroïne destinés à l’Europe et prélèvent leur dîme, selon des sources concordantes interrogées par l’AFP en Mauritanie, en Europe et aux Etats-Unis.
Mais, selon ces sources, ils restent pour l’instant de simples prestataires de services, attirés par les profits liés à ce commerce en expansion, mais réticents à s’engager dans une activité réprouvée par l’Islam.
Installés depuis près de quinze ans aux confins de l’Algérie, du Mali et de la Mauritanie, les combattants d’Aqmi ont participé à tous les trafics de la région, notamment des cigarettes. Celui de la drogue, en particulier la cocaïne venue d’Amérique du Sud, leur a ouvert des perpectives plus lucratives, et posé un dilemme.
« En fait, sur la drogue, ils sont divisés », explique à Nouakchott un magistrat spécialiste du dossier, qui ne peut être identifié.
« Il y a ceux pour lesquels, la drogue, c’est +haram+ (interdit), et qui n’y touchent pas. Et puis il y a ceux qui protègent les trafiquants, escortent leurs convois et touchent un droit de passage. D’autant que c’est destiné à empoisonner la jeunesse occidentale », ajoute ce magistrat.
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), chaque année, 50 à 60 tonnes de cocaïne venues d’Amérique du Sud et 30 à 35 tonnes d’héroïne afghane venues d’Afrique de l’Est remontent vers l’Europe à travers l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le Sahara.
En Février, l’armée mauritanienne a intercepté dans le Nord du pays un convoi de drogue escorté par des islamistes armés. « C’est la preuve d’une connection entre eux et les trafiquants », a assuré une source militaire mauritanienne à l’AFP.
Source: AFP via JournalDuMali