La Cour criminelle de Nouakchott a condamné lundi 17 mai, Cheikh Brahim Ould Hamoud,(photo) dit «Abou Abdoullah» un jeune mauritanien accusé d’appartenance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à huit ans de prison et à une amende de 3 millions d’ouguiyas. Le prévenu a plaidé non coupable.
Au cours de son réquisitoire, le parquet avait requis 12 ans de prison contre ce prévenu qui a séjourné dans les camps d’Aqmi du temps de la séquestration des otages autrichiens, entre février et octobre 2008. Le prévenu présenté dans un premier temps comme étant un «repenti» ayant fui les camps d’Aqmi, s’est très mal comporté devant la cour durant son procès, refusant de se lever à l’entrée du président de la juridiction; niant les accusations retenues contre lui et défendant les dogmes jihadistes à la barre. Les enquêtes sécuritaires avaient mis en évidence son implication dans le financement du terrorisme ainsi qu’une mission qu’il aurait effectué au Sénégal. Dans une tribune publiée il y a quelque temps sur un site internet «Abou Abdoullah » avait défendu ses convictions après le dialogue spirituel lancé en janvier 2010 par les autorités avec les détenus salafistes, estimant qu’il lui est plus facile de «donner sa tête à la guillotine que de changer ses convictions».
Dans le même dossier jugé le 17 mai, la cour criminelle a condamné un deuxième prévenu Mohamed Ould Abdel Moumen (qui était sous contrôle judiciaire) à deux ans de prison avec sursis. Ould Abdel Moumene est poursuivi pour appartenance à une organisation de type salafiste «Jund Allah» fondée en 2008 à Tidjikja (Centre) par un groupe d’adolescents sous influence des modèles véhiculés par les sites internet jihadistes. Un troisième prévenu de nationalité malienne détenu depuis 6 mois a été quant à lui acquitté par la cour. Il était accusé d’avoir facilité la fuite d’un recherché par la police. L’audience du mardi 18 mai sera consacrée à l’examen de trois dossiers plus en relation dit-on, avec le banditisme que le terrorisme. Le dossier vedette celui dans lequel seront jugés les trois assassins des touristes français à Aleg en décembre 2007 ainsi que leurs présumés complices au nombre de neuf, est programmé pour la session du dimanche 23 mai. Parmi ces présumés complices figure le jeune doctrinaire «Al Majlissi» considéré comme une référence en matière de sciences religieuses par la jeunesse salafiste-jihadiste.
Source : www.journaltahalil.com le 17/05/2010
