Conduite par ses principaux dirigeants qui ont fait le déplacement, l’Opposition a aligné dans la tribune ses grands ténors : Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah, Bâ Bocar Moussa, Yahya Ould Ahmed Waghf, Mahfoud Ould Bettah, entre autres.
La foule de quelques milliers de personnes était quadrillée par des véhicules de la police assurant la sécurité du meeting organisé entre la Maison des Jeunes et les locaux du Tribunal Régional.
Premier à prendre la parole, l’ancien ministre du Pétrole, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, a accusé le président Aziz de « gabégiste et de détourneur de deniers publics » rappelant les conditions dans lesquelles Ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir, ajoutant qu’il défie quiconque de prouver sa mauvaise gestion durant son passage à la direction générale de la Somelec.
Se succèderont ensuite, Ould Ahmed Waghf, Bâ Bocar Moussa (UFP) et Mahfoudh Ould Bettah, ce dernier harangue la foule en délire : « La Mauritanie a faim, La Mauritanie a soif » et rappelle qu’en cours de chemin vers Nouadhibou, les populations de Legguatte l’avaient interpellé pour lui soulever une insupportable pénurie d’eau dans la région. « C’est ça, la Mauritanie Nouvelle que nous promet Aziz » a-t-il dit.
La sortie de Messaoud Ould Boulkheir fait une onde de choc : toute la foule se lève, l’homme n’a rien perdu de sa popularité au niveau de la ville. Il critique la politique du régime, son programme, sa gestion des biens publics et sa politique étrangère. Sur ce dernier point, le président de l’Assemblée nationale et président de l’APP, ironise : « Si Ould Abdel Aziz n’arrive même pas à se réunir avec ses adversaires autour d’une même table, comment voudriez-vous qu’il puisse faire le ménage entre l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Occident, la Libye, Cuba ? hadha Takhtit ehel lekhle (c’est la planification des diables) ». Il traite, ensuite le Wali de personnage peu respectable qu’il accuse d’avoir mis à contribution les moyens de l’Etat pour faire échec au meeting de l’Opposition et il promet à ses militants qu’Ould Abdel Aziz quittera comme avaient quitté ses adversaires. « Nous userons de tous les moyens légaux pour qu’il parte » a-t-il ajouté.
Ahmed Ould Daddah, assurant la présidence tournante de la COD, clôture le meeting. Il critique vivement le régime avant de déclarer : « la démocratie s’arrache par le combat des peuples ». Tonnerre d’applaudissements.
A la sortie de la ville et presqu’au même moment, l’UPR tenait son meeting dans des quartiers périphériques, à Foum el baz. Là ce sont les gendarmes qui assurent la sécurité.
Le coordinateur régional de l’UPR, le député de Tichitt, Bouya Ahmed Ould Chérif, s’en prend violemment à l’opposition qui, selon lui, « faute d’avoir une vision devient irresponsable ». « C’est l’élection de notre pays au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine qui l’irrite » a-t-il indiqué.
Le sénateur de Nouadhibou, Mohamed Ould Beibou assure que l’implantation des structures du parti, effectuées dans la transparence, a enregistré plus de trente mille inscrits et la preuve en est là devant vous dans ce meeting, a-t-il dit en substance.
Le député Sidi Mohamed Ould Maham a déclaré que l’opposition avait décidé d’organiser son meeting sous le slogan « meeting du défi » pour lequel elle comptait drainer tous les pauvres et exclus, mais je constate que ce sont ces derniers qui ont défié l’opposition en affluant massivement à notre meeting, a-t-il dit.
Le vice-président du parti, Oumar Ould Maatallah, arrivé de Nouakchott, à la tête d’une délégation a pour sa part qualifié le discours de l’opposition « d’irrationnel ».
Selon les estimations, l’affluence au cours des deux meetings était relativement importante.
Abdel Weddoud Ould Sid’Ahmed, correspondant de Canalrim à Nouadhibou
Source : www.canalrim.info le 16/05/2010
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