…et le débat à la hauteur de nos responsabilités de législateurs.
C’est ainsi qu’il en a toujours été, aussi bien chez nous, que dans les pays démocratiques.
Mais contrairement à cet esprit, le discours d’ouverture de la session prononcé par le président de l’assemblée nationale M Messaoud Ould Boulkheir a été une traduction fidèle de ses positions politiques personnelles de représentant d’une mouvance politique (celle de la minorité parlementaire) ; positions, qui n’expriment nullement l’opinion de la vaste Majorité Parlementaire englobant plus des 2/3 des élus du Parlement.
Sur le plan de la forme, l’ambiance de l’ouverture a été une opportunité de mobilisation des militants de l’opposition portant ainsi atteinte à la solennité de l’événement et le prestige de l’institution avec des slogans partisans et un meeting improvisé.
Dans le discours du président de l’assemblée nationale il est question que « notre pays était revenu à l’ambiance d’avant la présidentielle du 18 juillet 2009 ». Nous concédons en tant que Majorité Parlementaire que le pays connaissait avant cette date, une phase d’exception caractérisée par l’absence d’un président élu.
Mais ce fut bien la présidentielle de juillet qui marquât la fin de cette période d’exception. Car elle fut un tournant historique dans la vie politique nationale après l’Accord signé par les pôles politiques sur sa tenue et sur ses garanties de transparence. Cette élection contrôlée par des observateurs locaux et internationaux a été supervisée par un gouvernement d’union nationale où les ministères concernés par le scrutin ont été attribués à l’opposition qui a obtenu également la présidence et les 2/3 des membres de la commission électorale.
La présidentielle du 18 juillet a vu la participation de toutes les forces politiques et débouché sur le retour à l’ordre constitutionnel avec l’élection de M Mohamed Ould Abdel Aziz président de la République.
Les résultats de l’élection ont été confirmés par l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux. Les recours déposés ont été examinés et traités par les institutions compétentes.
La communauté internationale a rendu hommage aux excellentes conditions de transparence qui ont marqué le scrutin.
La page de l’avant 18 juillet 2009 est par conséquent bien tournée ! Elle ne constitue plus un sujet sur lequel il faut revenir.
Les institutions républicaines travaillent conformément à la constitution et il n y a de preuve aussi éloquente à cela, que la présence de M. Messaoud Ould Boulkheir à la tête de l’assemblée nationale en dépit de son appartenance à la minorité parlementaire.
Et contrairement aux affirmations du président de l’assemblée nationale la Majorité parlementaire affirme qu’il n’y a pas de blocage politique.
Il y a en effet une majorité issue d’une élection juste et transparente qui gouverne et il y a une opposition démocratique minoritaire, issue de la même consultation qui s’oppose avec la garantie de tous ses droits. Où est-il alors, le blocage politique dont on parle?
Quand le président de l’assemblée soulignait que «le pays vit le pire climat social, économique et diplomatique jamais connu le long de cette dernière décennie» , la majorité parlementaire tient à préciser qu’il en guère ainsi, car sur le plan social, le bilan est là, avec le règlement définitif du passif humanitaire dans une ambiance de réconciliation nationale, la priorité accordée aux couches démunies à travers d’ambitieux programmes de développement lancés au profit des populations du triangle de la pauvreté privées depuis plusieurs décennies des interventions de l’Etat ainsi que l’amélioration constante des conditions de vie des citoyens et la création de centaines d’opportunités d’emploi pour les jeunes avec le recrutement de plus 500 parmi eux qui poursuivent leur formation à l’Ecole Nationale d’Administration.
L’économie nationale a connu quant à elle une nette amélioration au premier trimestre de l’année 2010 avec des recettes du trésor qui ont dépassé les prévisions en plus de la rationalisation et la maitrise des dépenses publiques. A cela il faut ajouter les réalisations concrètes dans les domaines de la santé, des infrastructures de base et de la lutte contre la pauvreté. La Mauritanie a également renoué avec la confiance de ses partenaires au développement , et le gouvernement planche sur la préparation d’un package de programmes de développement à présenter aux partenaires lors de la réunion de Bruxelles prévue en juin prochain.
Au niveau des relations extérieures la Mauritanie a élargi le cercle des pays amis devenant plus présente et influente dans l’arène internationale grâce à une diplomatie équilibrée et dynamique. Pour la première fois dans notre histoire notre diplomatie a traduit la volonté du citoyen mauritanien avec la rupture de nos relations diplomatiques avec Israël au moment où cette revendication populaire -maintes fois exigée par M Messaoud Ould Boulkheir- avait par le passé été négligée par les différents régimes qui se sont succédés à la tête du pays.
Où en sommes nous donc des tragédies et souffrances qui ont marqué la dernière décennie?
Sans présenter la moindre preuve le président de l’assemblée nationale concluait son discours d’ouverture en avançant que «la situation est à son paroxysme en termes de tension et de danger».
La majorité au parlement affirme de nouveau que la Mauritanie est bien loin de cette ambiance de tension malgré la récurrente volonté de certaines forces politiques de susciter des crises et de recourir à l’escalade verbale dans le refus du dialogue et le non respect des critères et de la déontologie démocratiques.
A la Majorité Parlementaire nous renouvelons notre disponibilité constante au dialogue sérieux et responsable avec nos collègues députés de l’opposition en vue d’œuvrer chacun de son coté à l’enracinement de la culture démocratique au service du développement de notre pays et ses intérêts suprêmes.
Le Député El Houssein Ould Ahmed El Hady
Source : www.journaltahalil.com le 11/05/2010