Elles ont défilé le 1er mai à Nouakchott : Les femmes de ménage sénégalaises crient leur ras-le bol

( correspondance).Les femmes de ménage sénégalaises établies en Mauritanie sont descendues dans la rue, à l’occasion de la fête du travail pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail.

 

L’occasion faisant le larron, les femmes de ménages d’origine sénégalaise regroupées au sein d’une association, ont saisi l’opportunité qu’offre le 1er mai, pour faire passer leur message. Réunies par le Centre pour la migration, une cellule de la Confédération générale des travailleurs de la Mauritanie (Cgtm), elles n’y sont pas allées de main morte pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail.

La présidente de l’association Thioro Gningue a fait étalage de leurs mauvaises conditions de travail :

‘On peut travailler jusqu’à la fin du mois, pour voir notre employeur refuser de nous payer. On demande de l’aide, car beaucoup de ‘bonnes’ ont été interdites de participer à la marche que nous avons organisée à l’occasion du 1er mai par leur employeur.’

Dénonçant les sévices corporels dont elles sont parfois victimes de la part de leurs employeurs, Thioro Gningue avoue qu’elles sont également ‘souvent victimes de harcèlement sexuel de nos employeurs et nous n’avons pas le droit de nous plaindre’. Selon elle, c’est pour mieux défendre leurs droits qu’elles ont décidé de s’affilier à la Confédération générale des travailleurs de la Mauritanie.

‘La Cgtm est une centrale syndicale qui aide les travailleurs migrants, surtout les domestiques, cause pour laquelle, on a décidé de rallier le syndicat’, renchérit-elle. Face à leurs malheurs, la présidente de l’association des femmes de ménages sénégalaises affirme que l’ambassade du Sénégal les soutient depuis la création de l’association, mais cette aide semble être insuffisante.

’L’ambassade est toujours à nos côtés. Si une femme a un problème, on avertit l’ambassadeur et on regarde avec lui, comment faire pour lui venir en aide. Si c’est un problème d’argent, l’association la prend en charge’, témoigne-t-elle.

Criant leur désespoir, ces Sénégalaises tendent la main au président Abdoulaye Wade. ‘Il faut dire au président Abdoulaye Wade de nous aider, car il semble avoir oublié les ressortissants sénégalais de Mauritanie. Dites-lui que nous sommes aussi des citoyens sénégalais. Il ne parle jamais de nous.Il offre des terrains aux ressortissants sénégalais vivant en Italie et en Espagne, pourquoi pas à nous’, dénoncent-elles.

Avec des salaires variant entre 45 000 et 50 000 F Cfa, ces braves femmes demandent aussi l’aide des autorités mauritaniennes pour pouvoir vivre dignement de leur métier.Créée en 2005, l’Association des femmes de ménage sénégalaises compte 85 membres qui cotisent mensuellement 4 000 F Cfa.

Mame Seydou Diop

 

source  :  www.walf.sn  le 02/05/2010 

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