Le Monument de la renaissance africaine, imaginé par le président Wade, est lourd de messages adressés à l’Afrique. Le DBB fait le point sur les intentions du président.
Ce fut le moment le plus intéressant de l’inauguration du Monument de la renaissance africaine, samedi 3 avril, à Dakar: Abdoulaye Wade, concepteur de la statue, s’est livré à une explication de texte. Il faudrait voir dans cette imposante statue de bronze, un symbole, et pas moins de trois messages adressés à l’Afrique.
Le symbole, c’est celui de l’Afrique renaissante et revigorée, après cinq siècles d’esclavage, de traite négrière et de colonisation. Cinq siècles d’épreuves et de tragédie humaine! Et pourtant l’Afrique est là, plus que jamais décidée à prendre son destin en main. Le Monument de la renaissance africaine s’inscrit dans l’exercice de ce devoir de mémoire, et veut rappeler les blessures profondes infligées à l’Afrique et par-delà elle, à l’humanité entière. Comme pour dire «plus jamais ça». Mais il se veut aussi une invite au dépassement, au pardon et à la réconciliation des peuples.
Le premier message s’adresse à la jeunesse africaine pour lui dire toute la confiance que l’Afrique porte en elle, dans la quête d’une Afrique rennaissante, unie et en marche pour vers plus de prospérité. Et aussi pour continuer le combat en vue de parachever l’unité du continent et réaliser le rêve des pionniers du panafricanisme.
Le deuxième message va à l’endroit de la diaspora. Les fils d’Afrique, hier conduits de force et par millions, vers des contrées lointaines, n’ont pas choisi ce triste destin. Beaucoup ont préféré la mort à l’esclavage et d’autres aux, Amériques, aux Caraïbes et aux Antilles, ont mené une résistance permanente. Aujourd’hui que les négriers n’existent plus, que le dernier colon est parti et que l’Afrique est libre, les Africains, selon Wade, n’ont plus d’excuse. Où qu’ils soient, ils doivent reconstruire et raffermir les liens brisés entre l’Afrique – mère et ses enfants de la diaspora.
Le troisième message, enfin, est celui du décollage. Le temps du décollage est arrivé pour l’Afrique. Au moment où les autres peuples forment de grands ensembles politiques et économiques (les Etats-Unis et l’Europe). Wade est convaincu que le décollage de l’Afrique passe obligatoirement par l’unification. Seule l’intégration politique, par la réalisation des Etats-Unis d’Afrique, mettra l’Afrique à l’abri d’une marginalisation qui risque de lui être fatale.
Source : http://yahoo.dakar.bondyblog.fr/ le 06/04/2010
