Echec cuisant du Gouvernement : la discrimination négative n’est pas la bonne perche de salut

Le nouveau numéro, mais peut-être le dernier, expérimenté sans succès par le gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf, à travers un faux remaniement ministériel, qui fait coûter aux bons ministres leurs strapontins,…

 

 à la différence de leurs collègues vilipendés à toutes les occasions, tels le chef du gouvernement,

la ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, auxquels s’ajoute le ministre de la Santé, s’avère de jour en jour, comme étant la dernière balle que le meurtrier politique, sûr de ne pas abattre la cible, tire sur lui-même, préférant le suicide que la décapitation.

Aujourd’hui, que justifie vraiment le maintien d’une équipe gouvernementale qui cumule les échecs à tous les stades. Pas de dialogue avec l’opposition, ni avec les syndicats, particulièrement de la santé, ni avec les étudiants négromauritaniens… Le blocage politique continue de plus belle, se moquant de tous les dangereux risques qu’il génère.

La promotion de la langue arabe, faux leitmotiv brandi par le gouvernement pour se tirer d’affaire, s’avère être une piste plus grave que toutes les autres, faisant apparaitre une politique insipide de la peau et une discrimination négative aux conséquences néfastes à court et moyen termes.

Le dernier remaniement ministériel colle parfaitement à cette définition, avec des cooptations de personnalités, dont le seul dénominateur commun est d’avoir la même couleur. La regrettable remarque ne vaut pas seulement pour les nouveaux rentrants. Elle se vérifie aussi chez les ministres remerciés, qui sont pour leur majorité issus des mêmes communautés négromauritaniennes, à l’instar des ministres des finances et des affaires africaines, respectivement M. Kane Ousmane et Coumba Ba.

Quelques jours après l’ouragan ministériel, l’ex argentier n’arrive toujours pas à revenir de cette mise à l’écart qui l’a mis au tapis, alors qu’il n’a cessé de déployer des efforts sur tous les niveaux pour s’attirer les sympathies du pouvoir. La panthère noire réalise elle aussi que son relèvement du département de la fonction publique pour celui des affaires africaines, n’est qu’une phase avancée de son élimination politique.

Sa dernière promotion est présentée comme une main tendue aux revendications de l’africanité de la Mauritanie. Faux et usage de faux rétorquent les analystes politiques, selon lesquels, Coumba Ba a encore, juste quelques jours avant de disparaitre. En effet, l’actuelle campagne d’implantation de l’UPR, qui sera lancée vendredi prochain sur toutes l’étendue du territoire, lui vaut encore un sursis, mais une fois le parti au pouvoir, arrivé à réaliser le maximum d’adhésion, rares sont les ministres et cadres qui peuvent résister devant le couperet de la discrimination négative.

En coulisses, il ne s’agit pas de jauger la popularité de tel ou tel homme politique en perspective de sa nomination selon sa base et son degré de mobilisation, mais surtout de montrer à l’opposition qu’elle n’est pas plus qu’un groupe d’anciens caciques du pouvoir, s’accrochant à leurs intérêts disparus avec l’arrivée au pouvoir de Ould Abdel Aziz et ne disposant d’aucun militant. Ainsi pour dire, le phénomène de la coloration politique unilatérale inquiète de plus en plus, alors que la Mauritanie était attendue comme modèle démocratique, de l’unité et de l’égalité.

Partout, au regard des délégations qui les accompagnent ou des cabinets qui les entourent, nos ministres érigent en système la règle de la race et de la discrimination. Les tribunes des médias n’ont pas échappé à cette ségrégation linguistique, sociale et administrative.

Récemment, un ministres invité à l’ émission télévisée « el mizan », n’a pas beaucoup convaincu une opinion assoiffée, dans la présentation des stratégies de son département pour résoudre le problème des pénuries d’eau qui frappe le pays tout entier, aussi bien Nouakchott, que Rosso où à l’intérieur dans les régions, dans lesquelles des animaux ont péri en s’abreuvant de points d’eau restés longtemps inexploités.

Le même échec se rencontre dans tous les autres départements ministériels, en particulier celui de la santé, toujours plongé dans l’impasse, malgré l’arbitrage du Président de la République. A l’hôpital, ce sont des marocains qui sont privilégiés sur les compétences nationales. Sur le plan culturel, le chef du Gouvernement et la ministre de la Culture, prêchent la violence en s’adressant à des jeunes issus de toutes les composantes du pays, dont certains ont passé plus de vingt ans à étudier la langue de Molière, pour leur dire, c’est l’arabe, rien que l’arabe qui sera la langue officielle de ce pays.

Autant dire, que partout ailleurs, le constat est le même : choquant, décevant, augurant le retour en force des maux politiques les plus dangereux que sont le régionalisme, le tribalisme, le communautarisme, les alliances contre nature entre des extrémistes arabes et des négro-africains.

Il est temps d’activer la discrimination positive comme pour le quota de 20 % accordé par la législation mauritanienne aux femmes, il urge pour l’Etat mauritanien d’agir pour généraliser la discrimination positive (affirmation action pour les USA), sur tous les plans aussi politique, culturel qu’économique ou social.

En effet, d’autres quotas doivent être pris en considération pour accorder à toutes les communautés du pays leur part dans le gouvernement, dans l’enseignement des langues, dans la justice sociale. Si ce train de quota n’est pas immédiatement envisagé par les autorités, personne ne croira plus aux mobiles de la rectification du 06 aout 2008.

Dés lors qu’il en tel, il y aura de plus de plus de mécontentement, de déception, dans les rangs des populations, ayant couru toutes ces derniers mois derrière des hommes, qui initialement considérés comme des porteurs d’espoir et d’égalité, s’avèrent, après des périodes test, de vrais adeptes de l’injustice et de la ségrégation sur le terrain la réalité. Pour terminer, disons à propos de l’« action affirmative», politique chère aux américains, dont le pouvoir mauritanien doit s’inspirer en faisant sienne, qu’il s’agit d’une discrimination positive, née de la lutte pour les droits civiques et l’abolition de la ségrégation raciale.

Adoptée à la fin des années 1960, le gouvernement républicain de Richard Nixon entendait à travers elle favoriser, par des politiques de traitement préférentiel, l’accès à l’emploi et l’admission dans les universités de certains groupes ayant fait l’objet dans le passé de pratiques discriminatoires. Cette politique était toutefois intéressée et visait à rétablir l’ordre public à la suite d’une vague d’émeutes raciales qui s’étaient soldées par des pertes humaines. L’affirmative action américaine désigne au départ des dispositions destinées à susciter en amont une augmentation du nombre de candidats noirs à certains postes.

Ce n’est que dans les années 1970 que se met en place une politique de recrutement spécifique, avec dans certaines universités, l’instauration de quotas ethniques. C’est donc ce défi qui se pose aujourd’hui d’acuité au pouvoir mauritanien, pour éviter de se passer pour un médecin après la mort. A bon entendeur salut

Ahmed Ould Bettar

 

Source  :   www.cridem.org  le 07/04/2010

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