Une voix et une oreille pour les sourds-muets

Contribution pour une meilleure scolarisation de l’enfant sourd. Telle est l’ambition de la classe intégratrice scolaire créée au Guidimakha par Bakari Abdoulaye Tandia.

Instituteur de son état, Bakari A. Tandia a choisi de se mettre au service des jeunes enfants atteint de surdité. Formé au langage des signes, ce natif de Gory-Djéol (Mauritanie), a dû parcourir plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest pour se doter des techniques d’enseignement appropriés en matière d’éducation des sourds.

Aujourd’hui, il s’occupe à Agoinit dans la commune d’Ajar au Guidimakha  une classe intégratrice scolaire (CLIS) qui fonctionne depuis Octobre 2009. Toutefois, il ne peut consacrer aux jeunes enfants sourds que ses heures libres : le week-end. Car Tandia est un fonctionnaire de l’éducation nationale affecté par la DREN du Guidimakha à l’école 2  d’Agoinit.  Ses élèves, âgés de moins de 12 ans, ont très peu de temps pour se doter d’un moyen de communication susceptible de leur fournir une présence au monde. Mais cette l’enfance   à besoins  éducatifs  spéciaux  dans la  Wilaya de  Guidimakha   en   Mauritanie jouit d’un engagement des parents qui ont participé à la création  d’une école pour leurs enfantns. Car selon Bakary Tandia, les autorités publiques n’ont pas encore répondu présent à l’appel à l’aide pour ces personnes en situation difficile. Mais lui a commencé par inscrire  quatre  jeunes  sourds  à l’école  des   sourds   à l’école  de  Nouakchott  à la  rentrée  scolaire 2008-2009 dans le cadre d’un projet d’initiation à l’éducation et de la libération des mouvements associatifs.

A l’origine de ce projet, l’Association Espoir de Demain (AS.ES.DE),  promotrice de la CLIS avait organisé en avril 2008 une étude d’identification des enfants handicapés d’âge scolaire dans quelques localités du Guidimakha. Elle avait enregistre à titre indicatif 101enfants d’âges scolaires dont 73 sourds, 16 aveugles et 12 handicapés moteurs.

Riche d’une expérience acquise au cours d’une mission qui l’a mené en Octobre 2008 et Juin2009 au Mali, en Côte d’Ivoire au  Bénin et au Niger, monsieur Tandia s’est imprégné des réalités de l’éducation des sourds. Il se sent à présent bien armé pour mettre cette expérience au profit de l’éducation et de la réinsertion des sourds. Une volonté, un volontarisme qui n’attend certainement que l’appui des autorités pour être encouragée davantage à aller de l’avant dans une entreprise humanitaire à verser au service du développement.

La Tribune N°495 du 05 avril 2009

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