L’Institution de l’Opposition Démocratique : L’APP, pièce de recharge de l’AJD/MR ?

NOUAKCHOTT-INFO Depuis sa création à nos jours, l’Institution de l’Opposition Démocratique (IOD), dirigée par le président du RFD, en tant que chef de file de l’Opposition à l’issue des présidentielles de 2007, n’a connu que des vies tumultueuses.

Il y a eu le bras de fer entre l’Union des Forces de Progrès (UFP) et l’Alliance pour la Justice et la Démocratique/ Mouvement de la Rénovation (AJD/MR) au sujet du poste de Secrétaire général.

Bras de fer gagné par l’UFP et qui entraînera même une modification des textes instituant l’Institution du Chef de file de l’Opposition Démocratique, avant que ce parti de Ould Maouloud ne rejoigne avec Tawassoul, le 3 juillet 2008, le camp de la Majorité présidentielle lors de la formation du premier gouvernement de Yahya Ould Ahmed El Waghef.

Quant au Parti Mauritanien de l’Union et du Changement (HATEM) et son président Saleh Ould Hanana, ils auront quitté le navire de l’Institution de l’Opposition pour se ranger dans le sens du «Mouvement de la rectification» avec la proclamation du premier gouvernement de Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.

Pour la COD, l’APP intègre l’IOD.

«L’unité de l’opposition est le bon choix, nous sommes conscients de l’ampleur du danger qui guette la Mauritanie. Pour cette raison, notre parti, l’APP a pris la décision d’intégrer l’Institution de l’Opposition Démocratique dirigée par le Président Ahmed Ould Daddah », avait déclaré, mercredi dernier, au siège de son parti, l’Alliance Populaire Progressiste (APP), le président Messaoud Ould Boulkheir lors de la cérémonie de mise en place des nouvelles structures dirigeantes de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD).

Mieux, il dira deux mots de réconfort au sujet de son rapport avec le chef de file de l’Opposition démocratique: «Entre le président Ahmed et moi, il n’y a pas l’ombre d’une mésentente. Nous sommes en parfaite symbiose. C’est d’ailleurs le Président du RFD lui-même qui a proposé de me confier la présidence de la COD ».

Si, désormais, «il n’y a pas l’ombre d’une mésentente» entre le président en exercice de la COD, Messaoud Ould Boulkheir et le Chef de file de l’Institution de l’Opposition Démocratique (IOD), Ahmed Ould Daddah à croire au premier, tel ne serait pas présentement le cas entre ce dernier et le président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie / Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR), Ibrahima Moctar Sarr, par ailleurs, Secrétaire général de l’IOD.

C’est du moins ce qui ressort des propos du directeur de communication de l’AJD/MR, M. Ciré Kane qui rappellera en substance : «L’AJD/MR est encore membre de l’Institution du Chef de File de l’Opposition Démocratique (ICFOD). Et de préciser : «Je suis le responsable de la communication de l’Institution (L’Institution de l’Opposition Démocratique, ndlr) et on ne m’a pas encore officiellement congédié.

Mais c’est le froid glacial entre Ahmed Daddah, Président de l’IOD et Ibrahima Sarr, Secrétaire Général de l’IOD depuis la dénonciation par l’AJD/MR de la plate-forme, en 35 points de l’Opposition Démocratique (AJD/MR-HATEM- MDD-RFD), rendue publique le 25 août 2008 lors d’une conférence de presse où l’absence de HATEM qui, entre temps, s’était rallié au HCE, avait été remarquée».

Le désaccord du Chef de file avec ‘’son’’ Secrétaire général de l’IOD L’on se souvient, en effet que la toute première conférence de presse de l’Institution de l’Opposition Démocratique s’était tenue, le 25 août 2008, à son siège sis à Tevragh-Zeina. Ce jour-là, le président du Parti Mauritanien de l’Union et du Changement (HATEM), Saleh Ould Mohamedou Ould Hanana avait brillé par son absence et le chef de file, Ahmed Ould Daddah n’était entouré que de son secrétaire général, Ibrahima Moctar Sarr et du président du Mouvement de Démocratie Directe (MDD).

Les trois leaders politiques avaient unanimement laissé entendre au sujet de leur participation au premier gouvernement de Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf que «leurs conditions, pour accompagne la 2ème transition démocratique, n’avaient pas été satisfaites par le Général Aziz ». Ainsi, le gouvernement a été formé sans les formations politiques de l’AJD/MR, du MDD et du RFD. Jusque-là, le chef de file de l’Institution de l’Opposition Démocratique entretenait de très bonnes relations avec son secrétaire général.

Mais, leur rapport a commencé à se gâter après la nomination, le 19 octobre 2008, par le Haut Conseil d’Etat (HCE), des cadres du RFD à de hauts postes de responsabilité .

Comme en témoigne une source proche de l’AJD/MR : «Le 19 octobre 2008, après la nomination par le Haut Conseil d’Etat de cadres du RFD à de hauts postes de responsabilité , l’AJD/MR déclarait immédiatement ne plus être engagée par cette plate-forme devenue caduque, non sans avoir écouté les explications données par le Président Ahmed de cette connivence avec la junte qui étaient loin d’être convaincantes».

Pour creuser encore le fossé de la discorde, l’AJD/MR et son leader se sont lancés dans la course à l’élection présidentielle du 6 juin 2009, finalement reportée au 18 juillet 2009 après la signature de l’Accord Cadre de Dakar par les trois parties protagonistes (FNDD, RFD et HCE).

Pour Ciré Kane, «la candidature de son mentor politique à la présidentielle du 6/6/2009 a crispé davantage les relations déjà difficiles entre les présidents Sarr et Daddah, paralysant du coup le fonctionnement de l’IOD (Institution du chef de file de l’Opposition Démocratique).

Ahmed Ould Daddah, «dans le meilleur des mondes possibles» ?

Quant au président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), Ahmed Ould Daddah, «il n’y a pas de problème entre les leaders de l’opposition en général et en particulier entre les responsables politiques de l’Institution de l’Opposition Démocratique». Par ailleurs, il s’est réjoui de la venue du président de l’Assemblée nationale au sein de «son» institution. Mieux, il a dit : «La présence du président Messaoud Ould Boulkheir permettra à l’Institution de l’Opposition Démocratique de prendre sa vitesse de croisière».

Il faut noter que depuis le renversement du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et le score d’Ahmed devancé par Messaoud à l’issue de la présidentielle de juillet 2009, nombreux sont nos compatriotes qui s’interrogent si l’Institution de l’Opposition Démocratique a toujours sa raison d’être encore?

Camara Mamady

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