Vous avez bien dit, “le pétrole mauritanien” ?

 

(Crédit photo : anonyme)

Combien sont-ils encore les Mauritaniens qui se souviennent encore du pétrole mauritanien ? Dix ? Cent ? Mille ? Combien sont-ils ceux-là qui ont bénéficié des revenus de ce pétrole ? Dix ? Cent ? Mille ? Dans un cas comme dans un autre, les Mauritaniens sont nombreux qui ont vu leurs espoirs de vie meilleure s’envoler.

Il y a dix ans, l’unique thème de discussion qui enflammait le microcosme local, était le pétrole. A l’entame des années 2000, les Mauritaniens ne parlaient que de cet or noir découvert en haute mer, devenu un symbole de fierté et le Nirvana qui allait leur ouvrir les portes de la fortune. Ils se sont flattés d’appartenir au club huppé des pays exportateurs de pétrole, nourrissant l’espoir de bâtir le développement de la Mauritanie sur cette manne.

Ould Taya s’en est allé, Ely l’a suivie, Sidi est venu au pouvoir et l’a quitté ; Aziz dirige le pays. Mais depuis toujours, rie, Ou plutôt, plus rien… Alors que depuis toujours, l’espoir était là, faisant toujours rêver les Mauritaniens, un silence de marbre est venu, entourant la question. On ne parle plus du pétrole mauritanien, on n’évoquer plus ses côtes en banque… La question semble relever du secret… d’Etat. Nos nouveaux partenaires indonésiens très silencieux, semblent bien se complaire du mutisme des officiels. Tout se passe comme si il faut amener les populations à oublier que la Mauritanie a du pétrole, comme on s’est évertué à lui faire comprendre qu’on n’a pas d’or, alors qu’on en exporte chaque jour des camionnés, qu’on se précipite de faire sortir en catimini.

Le pétrole mauritanien qui a suscité tant d’espoirs, d’attentes, mais aussi de convoitises, de tapages médiatiques, de commissions et de comités inter ministériels, patauge désormais dans l’opacité. On découvre qu’il ne nous appartient pas réellement, mais qu’il est plutôt la chasse gardée de sociétés étrangères et de quelques maffias locaux. Il est extrait en haute mer avant d’être exporté vers d’autres cieux. Nous ne savons absolument rien de ce qui se trame là-bas. Et tout porte à croire que même les services de l’Etat, qui devraient en maîtriser tous les rouages, ainsi que les représentants de la société civile, sont au même degré d’information que nous. Tout le monde semble même avoir oublié ce pétrole-là. Au même moment, le prix du carburant ne cesse de grimper sur le marché national.

A l’heure où nos populations croupissent dans la misère, notre pays a grandement besoin des revenus de son pétrole, de son or. Mais le comble, personne n’en parle. Personne, surtout pas nos Parlementaires. Nul n’est capable de lever le plus petit doigt pour réclamer la moindre transparence dans la gestion de nos ressources, encore moins la destination des revenus tirés de l’exploitation de nos richesses.

Il faut bien reconnaître que les revenus de ces produits doivent revenir au peuple, lequel, meurtri par une famine endémique et une dèche jamais égalée, doit réclamer aujourd’hui sa part et exiger que cette ressource que l’on exploite sur ses frontières maritimes et sur son sol, agisse sur son quotidien, et transforme sa vie misérable.

Tout compte fait, le pétrole mauritanien n’aura servi qu’à remplir les caisses de sociétés étrangères, le cas échéant, quelques familles riches du pays, hauts responsables de l’Etat ou de l’armée, enfonçant la plèbe meurtrie dans la misère et la plus ingrate des pauvretés.

Sneiba

Source  :  L’Authentique le 23/08/2012

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